Nathalie Kosciusko-Morizet : 5 choses à savoir sur la candidate UMP à la mairie de Paris

Publié le Lundi 09 Décembre 2013
Antoine Lagadec
Par Antoine Lagadec Journaliste
Nathalie Kosciusko-Morizet : 5 choses à savoir sur la candidate UMP à la mairie de Paris
Nathalie Kosciusko-Morizet : 5 choses à savoir sur la candidate UMP à la mairie de Paris
Dans cette photo : Nathalie Kosciusko-Morizet
A peine le programme de son adversaire dévoilé, Nathalie Kosciusko-Morizet se montre prête à en découdre. Dans la bataille pour la mairie de Paris, la député de l'Essonne dénonce « l'auto-critique assez dérisoire » du programme d'Anne Hidalgo. A quatre mois des municipales, la franc tireuse de l'UMP durcit son jeu. Retour sur les faits d'armes de NKM.
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« C'est la cinquième fois depuis le début de la campagne qu'elle présente un projet ». Invitée du Forum Radio J, Nathalie Kosciusko-Morizet a ironisé dimanche sur le programme de sa rivale socialiste Anne Hidalgo. L'ex-ministre n'a pas sa langue dans sa poche et l'a encore prouvé. La candidate de droite s'est construite « à la dure » dans l'ombre du chiraquisme puis du sarkozysme. Qui est celle qui représentera l'UMP aux municipales à Paris ?

NKM héritière d'une famille engagée

Nathalie Kosciusko-Morizet est née le 14 mai 1973 à Paris. A 40 ans, elle fait partie des députés les plus jeunes de l’Assemblée Nationale. Et pour cause puisque celle que ses camarades de classe appelaient « Nakomo » a très tôt plongé dans le bain de la politique. Entre son père, François Kosciusko-Morizet, maire de Sèvres puis conseiller général des Hauts-de-Seine, et son grand-père Jacques Kosciusko-Morizet qui fut ambassadeur de France et maire de Saint-Nom-la-Bretèche, NKM avait de quoi s'inspirer.

Si les deux hommes étaient profondément ancrés à droite, on ne peut pas en dire autant de l'arrière grand-père de NKM : André Morizet, qui fut tour à tour maire, conseiller général et sénateur, est surtout resté dans les mémoires comme l'un des membres fondateurs du Parti communiste français.

Son mari Jean-Pierre Philippe, l'homme de l'ombre

Nathalie Kosciusko-Morizet est mère de deux enfants, Paul-Élie et Louis-Abel, qu'elle a eu avec Jean-Pierre Philippe. Le couple s'est rencontré en 1997 à l'ambassade de France à Varsovie où, conseiller commercial, l'homme a été séduit par cette stagiaire de dix-huit ans sa cadette.

Ce professeur au Conservatoire national des arts et métiers et consultant en stratégie et communication a toujours refusé de « conseiller » son épouse. Elle est de droite, il est socialiste. Après un début de carrière en politique, l'homme a décidé d'abandonner son ambition personnelle au profit de celle de sa femme.

Si son mari reste aujourd'hui discret, Nathalie Kosciusko-Morizet sait néanmoins utiliser la vie privée à bon escient lorsqu'il s'agit de soigner son image politique. Exemple avec cette photo de l'ancienne secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, parue en 2005 dans Paris Match, alors qu'elle attendait son premier enfant. Ou encore cet été, lorsque la candidate à la mairie de Paris passe ses vacances en famille « à l’abri des regards », mais avec des journalistes du Parisien. D'autres sont aussi allés jusqu'à souligner les éventuels bénéfices politiques que pourrait tirer NKM de l'annonce de l'accident vasculaire cérébral de son père le 23 novembre dernier.


NKM Paris Match

L'ascension fulgurante de NKM

Diplômée de l’école Polytechnique à l’école nationale du génie rurale des eaux et des forêts, elle n’a que 24 ans quand elle intègre le ministère des finances. En 2002, elle devient la plus jeune députée de l’hémicycle en s'installant sur les bancs de l'Assemblée Nationale à seulement 29 ans. La militante RPR fait ses armes avec le clan Chirac, où elle assure la fonction de conseillère sur les questions d'écologie auprès du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

A l'Assemblée, NKM est perçue comme une spécialiste des questions environnementales, ce qui lui vaudra un poste de rapporteur parlementaire sur la Charte de l'environnement et de la mission d’information sur l’effet de serre. En 2007, elle est nommée secrétaire d’État chargée de l’Écologie dans le second gouvernement de François Fillon, avant de connaître une traversée du désert en tant que secrétaire d’État chargée de la Prospective et du Développement de l’Économie numérique. Il faudra attendre 2012 et la campagne présidentielle pour que Nathalie Kosciusko-Morizet revienne dans la lumière, cette fois en tant que porte-parole de Nicolas Sarkozy.

Bourdes et franc-parler

A l'image des ses récentes sorties durant la campagne des municipales, l'ex-ministre n’a pas sa langue dans la poche. Dans un entretien au journal Le Monde en avril 2008, NKM le prouve en dénonçant « une armée de lâches » en parlant des députés. Désinvolte diront certains en parlant d'une députée pas toujours sur la même ligne que sa famille politique à l'Assemblée.

Comme en 2013, lorsque Nathalie Kosciusko-Morizet s’est une nouvelle fois démarquée de l’UMP en annonçant souhaiter s’abstenir durant le vote sur le très controversé texte de loi sur le mariage homosexuel. Là où l'UMP refusait le texte en bloc, NKM prônait pour sa part une « alliance civile en mairie », afin de donner aux couples de même sexe les mêmes droits que les couples hétérosexuels, sans pour autant aller jusqu'à une autorisation de la PMA.

Une divergence de vue qui a valu à la députée de l'Essonne une levée de boucliers menée par Guillaume Peltier, vice-président de l’UMP, qui s'est opposée à sa candidature aux élections municipales, se ralliant à l'un de ses rivaux Jean-François Legaret.

Le franc-parler de NKM ne met pourtant pas la candidate UMP à la mairie de Paris à l'abri des bourdes. Notamment sur la questions des transports, sur laquelle la responsable UMP s'est pris plusieurs fois les pieds dans le tapis. En 2012 d'abord, lorsqu'interrogée sur le prix du ticket du métro, NKM répond « 4 euros et quelques ». En 2013 ensuite, quand elle a affirmé que les bus parisiens cessaient de circuler à 21h (voir vidéo ci-dessous à partir de 9'40). Le 18 novembre enfin, lorsqu'elle affirme vivre des « moments de grâce » et faire « des rencontres incroyables » dans le métro parisien.




Un programme tourné vers les classes moyennes

Investie par l'UMP à l'issue de la primaire, NKM fait désomais face à Anne Hidalgo pour conquérir Paris. Mais la campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet peine à décoller. Trop à droite pour les électeurs de gauche, trop « bobo » pour les électeurs de droite... NKM privilégie un programme tourné vers les classes moyennes et axé autour de « sept progrès » pour Paris.

Ses propositions font la part belle à la sécurité, au logement et à la fiscalité, que les deux favorites se sont engagées à ne pas augmenter. Sans jamais chiffrer son programme, la candidate UMP promet tout de même 1 milliard d'euros d'économies sur six ans sur les dépenses de fonctionnement. Dans sa course à l'Hôtel de ville, difficile de ne pas percevoir l'ombre d'une ambition nationale. Celle qui enfant voulait « devenir fleuriste » voit désormais grand et se verrait bien atteindre d'autres cimes.