« Jour de Colère »: qui sont les manifestants anti-Hollande qui ont défilé ce dimanche à Paris ?
Ils sont rassemblés autour d’un mystérieux collectif baptisé « Jour de Colère ». L’expression vient d’ailleurs tout droit de la bible, plus précisément d’un poème apocalyptique qui dépeint la « colère de Dieu » ( « Dies irae » ). Conçu comme un mouvement devant fédérer le plus grand nombre contre la politique du président de la République, « Jour de Colère » semble pourtant dès son nom empreint d’une dimension religieuse. Sans toutefois le dire explicitement. Et pour cause, lorsqu’on se penche sur le manifeste du mouvement, il semble que le collectif souhaite aller au-delà d’un simple rassemblement de sensibilités diverses. Et de protester contre le gouvernement sur des thématiques déconnectées les unes des autres, lorsqu’elles ne sont pas vagues.
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Selon « Jour de Colère », tout le monde a « au moins une raison » d’être contre le gouvernement
Voici le fameux manifeste: « Nous avons tous au moins une raison d’être en colère contre ce gouvernement qui: n’écoute pas le peuple, matraque les contribuables, affame nos paysans, enterre notre armée, libère les délinquants, déboussole nos enfants, pervertit notre système scolaire, réduit nos libertés, assassine notre identité, détruit nos familles ». Le collectif « Jour de Colère » pouvait s’enorgueillir d’un certains succès sur les réseaux sociaux: 13.000 fans sur Facebook, 2000 sur Twitter, 24.000 internautes qui assurent qu’ils seront présents le jour J à Paris.
Revendications larges, mouvement qui se veut populaire, mais inspiration catholique, conservatisme: qui sont ceux qui ont répondu à l’appel de « Jour de Colère » ? Les associations anti-Hollande étaient bien présentes lors du défilé, notamment les collectifs « Hollande Dégage », « Hollande m'a tué » ou encore « Stop-Hollande », qui veulent rien de moins que la « destitution » du président de la République. Il y avait aussi quelques « bonnets rouges » venus protester contre l'éco-taxe. Mais le gros des troupes venait d’ailleurs, notamment de mouvements sollicités lors de la « Manif pour tous », qui avait su mobiliser plusieurs centaines de milliers de personnes contre le mariage entre personnes de même sexe.
La « grand messe » des catholiques « tradi »
Egérie du Printemps Français, un mouvement ultra-conservateur, catholique, qui s’était illustré dans son opposition contre le mariage pour tous, Béatrice Bourges a annoncé sa participation à cette manifestation. Selon France TV info, on pouvait aussi trouver dans le cortège des membres de l’organisation catholique traditionaliste Civitas - qui explique sur son site vouloir « rechristianiser la France ». Il y avait aussi les « Gavroches », venus combattre « les théories du genre » ou encore « les Enfants des Terreaux », un groupuscule qui dit militer pour « le mariage productif ». Cerise sur le gâteau, les « Hommen » (exacts opposés des Femen ?) étaient une vingtaine à défiler.
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« Jour de colère » a aussi fédéré une partie de l’extrême droite identitaire et antisionniste
Ainsi pouvait-on voir sur le site du mouvement des associations telles que « Nationalité-Citoyenneté-Identité », ou encore « Reconquête », des groupuscules identitaires. Des militants de groupuscules violents dissous après la mort de Clément Méric étaient aussi du cortège, tels les JNR - l’Oeuvre Française et les Jeunesses nationalistes étaient eux aussi bel et bien représentés. Plus surprenant, il y avait aussi de nombreux fans de Dieudonné, après que ce dernier ait posté un message Facebook: « venez nombreux le 26 janvier à 14H place de la bastille ! et ne vous fiez pas aux rumeurs comme quoi la manif serait anti islam ! c'est faux ! ».
