Municipales 2014 à Paris : Sarkozy peut-il sauver NKM ?

Publié le Lundi 10 Février 2014
Xavier Colas
Par Xavier Colas Journaliste
Municipales 2014 à Paris : Sarkozy peut-il sauver NKM ?
Municipales 2014 à Paris : Sarkozy peut-il sauver NKM ?
Dans cette photo : Nicolas Sarkozy
Aux grands maux, les grands remèdes. Distancée dans les sondages par Anne Hidalgo, Nathalie Kosciusko-Morizet pourrait compter sur la présence de Nicolas Sarkozy, ce lundi 10 février, lors du meeting de la candidate UMP à la mairie de Paris au gymnase Japy (XIe arrondissement). L’ex-Président peut-il sauver la campagne d'une NKM malmenée par les barons de la droite parisienne et raillée pour ses erreurs de com’ ? A un peu plus d'un mois des élections municipales, le pari semble audacieux, tant pour « le retraité » que pour la députée de l’Essonne.
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L'absent le plus omniprésent de la vie politique française s'apprête à faire un énième non-retour. A en croire iTélé et BFMTV, Nicolas Sarkozy sera assis au premier rang du gymnase Japy (XIe arrondissement), à l'occasion du grand meeting de campagne de NKM. Un renfort de poids, au moment où l’ancienne ministre est donnée battue de huit points au second tour des élections municipales parisienne : 54% pour Anne Hidalgo, contre 46% en faveur de la candidate UMP.

 

Sarkozy à NKM : « Fonce, tu es sûre de gagner »

Celui qui, avant la trêve des confiseurs, n’évoquait son ancienne porte-parole de campagne présidentielle que pour tancer ses « conneries » à répétition serait finalement bien décidé à montrer qu'il ne la laisse pas tomber. Une semaine après le soutien apporté par Carla Bruni-Sarkozy à NKM, c'est donc au tour de Raymond de sauter le pas. En effet, un échec de la députée de l'Essonne serait indirectement le sien. Ce dernier n’avait-il pas largement poussé NKM à s’engager dans cette élection à risques ? « Je lui ai dit : "fonce, tu es sûre de gagner". Même si tu perds, tu auras gagné. Tu es sûre de faire un beau score, tu feras mieux que ce qu'auront fait les autres », déclarait-il dans L'Affranchie, l’une des quatre biographies consacrées à la candidate.

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Les réticences de Rachida Dati

Problème, d'aucuns parmi « les autres » ne goûtent ce coup de pouce présidentiel. « Il ne viendra pas, ce n'est pas du niveau d'un ancien président de la République », aurait ainsi lancé Rachida Dati. La maire du VIIe arrondissement laisse entendre que la venue de Nicolas Sarkozy à une réunion partisane mettrait à mal sa nouvelle stratégie : celle d’un homme au-dessus des partis et de fait, exonéré de toute participation à la la primaire UMP pour 2017. Reste que NKM aurait tellement insisté auprès de Carla Bruni que ce dernier aurait fini par céder « au cours du week-end », croit savoir Le Monde. Il devra, dès lors, composer avec un voisinage quelque peu encombrant, celui de « l'amie de deux mois », Marielle de Sarnez, qui avait appelé à voter Hollande au second tour de la présidentielle.


Mauvaise nouvelle pour Charles Beigbeder

Si cette venue surprise n’est pas sans risque dans l’optique de son retour, elle a un avantage certain. La présence du champion des sympathisants UMP pourrait définitivement convaincre les électeurs de la droite parisienne de ne pas s’éparpiller au premier tour. Mauvaise nouvelle pour les têtes de liste estampillées Paris Libéré, du dissident Charles Beigbeder. L'entrepreneur de 49 ans, fondateur de la holding Gravitation est « fou de rage » depuis qu'il s'est fait griller dans le VIIIe arrondissement par Pierre Lellouche. Dans ce Dallas version Paris, il a depuis présenté des candidats dans les 20 arrondissements pour torpiller la candidature de l’ancienne ministre.

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Buisson en retrait, NKM de retour dans la Sarkozie

Une candidate fragilisée par les enquêtes d’opinion, un ex-président de la République visiblement prêt à hâter son retour, ce ticket peut-il être gagnant ? S’il ne s’agit que d’une simple présence à un meeting, elle est évidemment forte de symbole, scrutée par tous les observateurs. Joli coup politique à l’échelle nationale, l’est-il autant au plan local ? La question peut être posée au regard des scores de Nicolas Sarkozy à Paris, lors du second tour de la dernière élection présidentielle. Sa campagne inspirée par le très droitier Patrick Buisson n'avait recueilli que 44,4% des suffrages contre 48,36% au niveau national. L’impopularité de François Hollande aidant, qu’en est-il deux ans plus tard ? L’ancien journaliste de Minute ne serait d’ailleurs plus si influent auprès de Sarkozy. Soucieux d'incarner la figure du rassembleur, l'ex-Président aurait pris ses distances avec l’instigateur de « France forte », révèle le JDD. Dès lors, quoi de mieux que de s'afficher avec une candidate réputée comme modérée au sein de son camp et partie à la conquête du plus grand bastion socialiste du pays ?

Un soutien, s’il se confirme, inédit de la part de l'ancien locataire de l'Elysée depuis sa défaite. Une démarche osée et loin d’être désintéressée, à même de donner un nouvel élan à la campagne de NKM, mais que ses rivaux de la rue de Vaugirard pour la présidentielle ne manqueront pas de lui rappeler en cas de défaite le 30 mars prochain.