« Résistance » place de Stalingrad au QG du Front de Gauche

Publié le Dimanche 22 Avril 2012
« Résistance » place de Stalingrad au QG du Front de Gauche
« Résistance » place de Stalingrad au QG du Front de Gauche
Ils étaient 120 000 sympathisants à s'être réunis au dernier meeting de Jean-Luc Mélenchon place de La Bastille, le 18 mars dernier. Aujourd'hui, le leader du Front de Gauche a tenu à rassembler autour de lui ses militants sur le lieu-même du lancement de sa campagne, le 29 juin 2011, place de Stalingrad à Paris, au pied du métro Jaurès. Au Front de Gauche, on aime faire "de la politique en plein air", comme on aime à le souligner chez les militants.
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En ce 22 avril 2011, les militants y croient. Leur objectif : contrer la montée du Front National, se prenant même à rêver de second tour, désaffection des Français pour Nicolas Sarkozy oblige. En milieu d'après-midi, la pluie tombe drue sur la Place du 19e arrondissement, et ils sont encore peu nombreux à être venus soutenir leur leader. Les journalistes se massent sous la tente qui leur est réservée, les télés s'installent en rangs d'oignons derrière les barrières de sécurité, abritées sous des parapluies de circonstance. Arnauld Champremier-Trigano, le très médiatique directeur de la communication de Jean-Luc Mélenchon, fait des allers et retours, serre quelques poignées de main sans sourire jamais, la mine sombre derrière ses larges lunettes Prada. Il est le seul à ne pas arborer le signe de ralliement : un insigne rouge, forcément. Sacs, collants, ballerines, simples rubans noués autour de la manche ou traditionnelle écharpe, ils ont tous suivi le code couleur avec discipline. Et tous espèrent, et attendent patiemment, débattant avec fougue ("Hollande j'y crois pas !", "Evidemment qu'on va passer devant Le Pen !") ou entonnant des chansons traditionnelles revisitées ("Notre candidat, c'est Mélenchon, tapis tapis rouuuuge, Sarkozy c'est casse-toi pauv'con tapis tapis…").

mélenchon

A 17h30, les sites Internet de journaux belges ou suisses donnent les premières estimations, comme prévu. Ce qui l'est moins, c'est le score attribué au leader du Front de Gauche : 13%, derrière Marine Le Pen, créditée de 16 à 17%. Pourtant, les sympathisants présents ne semblent pas au courant. "J'espère vraiment qu'on sera au second tour, tonne Matthieu, qui est allé voter ce matin. J'ai vraiment hâte d'avoir les résultats !". Quant à Paul, 20 ans, étudiant, il rêve de second tour. Mais "un 20% serait vraiment bien." La foule tarde pourtant à s'amasser. Les fuites auraient-elles dépassé la twittosphère et les sympathisants, déçus, auraient-ils finalement décidé de rester chez eux ? Vers 19h, l'incrédulité et la déception gagnent la foule. "C'est vrai que Le Pen serait devant ?" demandent certains, à la vue d'un badge de journaliste. La messe semble dite et pourtant, ici, on veut y croire jusqu'au bout. Minute après minute, le score du candidat du Front de Gauche s'étiole. Le Pen serait à 20%, Mélenchon à… 11%. A peine plus que l'outsider Bayrou.

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A 20h, les résultats tombent enfin, alors que la pluie reprend. Hollande arrive en tête devant Sarkozy. Quelques applaudissements commentent ce premier match. Mais celui qui intéresse ici concerne les deux candidats suivants. Les 20% tant espérés par Paul sont pourtant ceux de Marine Le Pen. Quant à Mélenchon, il enregistre 11%, à peine plus de la moitié. La foule hue, gronde, mais c'est la tristesse et l'abattement qui priment, plus que la colère. "Il ne faut pas. Mélenchon, c'est la révélation de cette campagne ! Il a reconstitué un parti qui veut faire barrage au Front National. Il représente l'espoir", souligne Chantal, la cinquantaine, chevelure flamboyante.

"Résistance, résistance", tonne en coeur la foule, le poing levé, accueillant avec chaleur son héros, toujours vaillant. Jean-Luc Mélenchon appellera à faire barrage à Nicolas Sarkozy, affichant clairement son soutien à François Hollande. La gauche doit l'emporter coûte que coûte. "Allez voter comme si vous votiez pour moi", leur demande-t-il sur un ton quasi paternaliste. La famille est sonnée mais elle ne "lâchera rien". "Vive la République, vive la classe ouvrière, et vive la France", conclut le leader, ovationné.




Crédit photo : Terrafemina

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