Présidentielle 2012 : le gouvernement ne changera pas les horaires des bureaux de votes

Publié le Lundi 23 Avril 2012
Présidentielle 2012 : le gouvernement ne changera pas les horaires des bureaux de votes
Présidentielle 2012 : le gouvernement ne changera pas les horaires des bureaux de votes
Dans cette photo : François Hollande
Les menaces de poursuites n'auront pas suffi. Dimanche, dès 18h30, les premières estimations du scrutin du premier tour de l'élection présidentielle fuitaient dans les médias et sur les réseaux sociaux. Pour éviter que l'embargo ne soit une nouvelle fois brisé au second tour, la Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle préconise le report à 20 heures de la fermeture de tous les bureaux de vote. Le ministère de l'Intérieur, lui, s'y oppose.
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Malgré les avertissements, la semaine dernière, de la Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle (CNCCEP) en vue du premier tour de l’élection, plusieurs médias étrangers ont brisé l’interdiction de diffusion des estimations de résultats dimanche dès 18h30. En effet, la loi française interdit la publication de sondages ou d’estimations le jour du scrutin avant 20 heures, heure de fermeture des derniers bureaux de vote, dans les grandes villes notamment. Or, dès la fin de l’après-midi, les sites internet de différents médias belges, suisses et canadiens, à l’image de la télé-radio francophone publique (RTBF), du journal Le Soir, de la radio-télévision suisse (RTS), du site 20minutes.ch ou de Radio Canada, diffusaient des estimations de résultats du scrutin émanant de sondeurs français.

Face à ces fuites, l’Agence France-Presse s’est empressé de publier à son tour, pour ses seuls clients, les chiffres des grands instituts de sondage. Aux environs de 18h46, elle envoyait ainsi une première dépêche annonçant la qualification pour le deuxième tour de François Hollande et de Nicolas Sarkozy. « L’AFP est internationale et française. Comment imaginer que nos clients puissent recevoir de nos concurrents internationaux des informations sur l’élection présidentielle avant d’en être informés par l’AFP », a fait valoir Emmanuel Hoog, PDG de l’AFP. Et d’ajouter : « faire autrement serait un non-sens journalistique ».

Mais ces arguments n’ont visiblement pas convaincu le Parquet qui a d’ores et déjà annoncé l’ouverture d’une enquête contre les médias ayant brisé l’embargo. Quant à la CNCCEP, qui n’a pas davantage apprécié les messages codés #RadioLondres sur Twitter, elle a préconisé, dans un communiqué, le report de l’horaire de fermeture de tous les bureaux de vote pour le second tour.
Si, « en règle générale, les grands médias français ont respecté » la règle, cette dernière n’a pas été suivie sur les réseaux sociaux, constate-t-elle. « Pour tirer les conséquences de cette situation », elle recommande, « afin de garantir le droit de chaque électeur à la libre expression de son suffrage, que soit fixée à 20h, le 6 mai prochain, la fermeture de l’ensemble des bureaux de vote de métropole ». Une recommandation que le ministère de l’Intérieur a balayée de la main en milieu d’après-midi. « On ne change pas les règles du jeu d'entre-deux tours d'une même élection », a-t-il simplement indiqué, pour expliquer sa position.

Crédit photo : AFP

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