Excision de quatre fillettes : le procès s'ouvre demain

Publié le Lundi 28 Mai 2012
Excision de quatre fillettes : le procès s'ouvre demain
Excision de quatre fillettes : le procès s'ouvre demain
Un couple d'origine guinéenne est jugé pour l'excision de ses quatre filles alors qu'elles étaient encore mineures. Un procès devant les Assises de la Nièvre qui débutera demain et se poursuivra jusqu'à vendredi.
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Les parents de quatre filles de 11 à 21 ans encourent jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle pour « complicité de violence volontaire ayant entraîné une mutilation sur une mineure de moins de 15 ans par un ascendant ». Le père, 54 ans, ancien marabout et sa femme, 44 ans, femme au foyer, vivent en France depuis le début des années 1980. Leur procès s’ouvre demain devant les Assises de la Nièvre et doit durer jusqu’à vendredi. Ils sont accusés d’avoir volontairement excisé leurs enfants. Une première fois en 2005, lors d’une opération de l’appendicite de l’aînée, les médecins s’aperçoivent de l’excision et signalent le cas aux autorités. Seules les deux plus grandes sont alors concernées par cette mutilation. Les parents sont placés sous contrôle judiciaire après auditions. Les conditions des excisions restent floues.

Mais en 2009, la plus jeune alors âgée de 7 ans est admise aux urgences pour d’importants saignements vaginaux. Les deux dernières filles de la famille ont été excisées entre 2005 et 2009. Les quatre enfants ne révèlent rien, l’expertise psychologique conclut à une « soumission totale à l’autorité familiale, l’excision étant un sujet tabou ». L’avocat des parents pense que « plutôt que de contester les faits, il s'agit d'expliquer le pourquoi et le contexte culturel » tandis que Me Linda Weil-Curiel, avocate de la Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles (Cams) dénonce le caractère récidiviste : « Cette affaire est une première dans la mesure où les parents ont été avertis en 2005 avant de recommencer. »

L’excision est une coutume ancestrale pratiquée dans une trentaine de pays en Afrique, qui consiste à enlever de façon totale ou partielle le clitoris, les petites et grandes lèves à l’entrée du vagin. Selon une estimation de l'Institut national des études démographiques (Ined) datant d’octobre 2007, 50 000 femmes adultes excisées vivaient en France en 2004 contre 140 millions dans le monde.

Laure Gamaury

(Source : lepoint.fr)
Crédit photo : Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles

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