Université : pourquoi les femmes boudent les mathématiques ?

Publié le Mardi 13 Novembre 2012
Université : pourquoi les femmes boudent les mathématiques ?
Université : pourquoi les femmes boudent les mathématiques ?
Comme de nombreux secteurs d'activités considérés à tort comme masculins, les sciences, et plus particulièrement les mathématiques, souffrent de la sous-représentation de femmes dans la discipline. Une situation qui ne cesserait de s'aggraver, avec aujourd'hui 20% de femmes pour 80% d'hommes.
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Ce n’est un secret pour personne : les femmes souffrent, dans de nombreux secteurs d’activité, de l’inégalité entre les sexes. Et les sciences ne font pas exception. Ainsi, alors que l’été dernier le prestigieux Prix Poincaré était décerné à deux mathématiciennes - Nalini Anantharaman, du Laboratoire de mathématiques d'Orsay, et Sylvia Serfaty, du Laboratoire Jacques-Louis Lions - le manque de parité dans cette discipline est de plus en plus pointé du doigt.

« La situation est en train de s’aggraver, alors que dans toutes les autres disciplines la tendance est à avoir davantage de femmes, même si l'évolution est plus ou moins lente », confirme à l'AFP Laurence Broze, présidente de l'association Femmes et Mathématiques. « Il reste aujourd'hui une trentaine de femmes professeurs de mathématiques pures », contre 500 hommes environ, déplore celle qui est également directrice de l'UFR de Mathématiques à l'Université de Lille III. Et d’ajouter : « Toutes disciplines et grades confondus, on a à l'université 40% de femmes pour 60% d'hommes. En mathématiques, c'est 20% de femmes pour 80 % d'hommes ».

Une mobilité imposée à chaque promotion

En cause, les stéréotypes qui ont la peau dure. « Une femme mathématicienne c'est soit un extra-terrestre, soit un garçon manqué », analyse Nalini Anantharaman. Pour elle, les parents et les enseignants ont un rôle essentiel à jouer pour surmonter cet obstacle. D’autres mathématiciennes citent davantage des causes spécifiques à la discipline, à l’image de la règle de mobilité instituée par la communauté : chaque promotion - Maître de conférence, Professeur - nécessite un changement de lieu. Or, si l’on en croit Laurence Broze, la période dont on dit qu’elle est « la plus féconde » en mathématiques, c’est entre 20 et 35 ans. D’où la difficulté parfois de concilier vie privée et responsabilités professionnelles. Et comme le regrette Sylvia Serfaty, « il y a des petits décrochements de carrière qu'on paie et qui ne se rattrapent pas forcément ».

Crédit photo : iStockphoto

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