"Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes" : la révolte des infirmières au bord du burn out

Publié le Mardi 08 Janvier 2013
"Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes" : la révolte des infirmières au bord du burn out
"Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes" : la révolte des infirmières au bord du burn out
« Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes » : les infirmières et aides-soignantes ont manifesté lundi dans une vingtaine de villes en France, pour dénoncer leurs conditions de travail à l'hôpital et les maltraitances quotidiennes sur les patients engendrées par leur rythme de travail effréné.
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À l’origine, un mouvement créé sur Facebook et baptisé « Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes » et qui regroupe plus de 28 000 membres. Son objectif : dénoncer les conditions de travail des infirmières et des aides-soignantes en France mais aussi les maltraitances dont quotidiennement souffrent les patients dans les hôpitaux. À l’appel de ce collectif, des milliers d’infirmières ont ainsi manifesté lundi pour une journée d’action nationale dans les rues d’une vingtaine de villes françaises, dont Paris, Lyon ou encore Caen et Rennes. Ces infirmiers et aides-soignants, du privé comme du public, ont manifesté leur colère face à « la pénibilité et la dégradation constante de [leurs] conditions de travail, qui contribuent aujourd'hui à la mise en danger du patient, au risque accru d'erreur professionnelle et à la détérioration de [leur] état de santé ». Dans leur ligne de mire, « un système qui fonctionne au détriment du patient » et qui « privilégie la rentabilité au détriment de la qualité et de la sécurité des soins ».

« Nous avons des limites physiques, physiologiques, psychologiques »

Lancé sur les réseaux sociaux, le mouvement compte bien prendre de l’ampleur dans les mois qui viennent et faire entendre ses revendications. Une pétition ayant déjà recueilli près de 5 000 signatures a été mise en ligne. Et sur Facebook, la colère est bien palpable. « Les infirmières ne sont ni "bonnes" (le fantasme des esprits salaces est pour nous une injure), ni "nonnes" (la cornette avec un dévouement total c'est fini !), ni "pigeonnes" (comme tous ceux, gestionnaires, qui estiment que toujours plus est possible, nous avons des limites physiques, physiologiques, psychologiques) ! », y résume Annie. Beaucoup parlent de leur ras le bol, mais aussi du burn out qui les guette. Alors que les auteurs de la pétition appellent les patients à rejoindre leur cause pour « forcer le gouvernement à une réforme », ceux-ci présentent d’ores et déjà leur soutien sur les réseaux sociaux : « Je parle en tant que patient (…) Je vous supporterai dans votre combat. Bravo à vous tous ».

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