Nicole Ameline : "Il faut réduire l'impact de la crise sur l'emploi des femmes"

Publié le Mercredi 13 Février 2013
Nicole Ameline : "Il faut réduire l'impact de la crise sur l'emploi des femmes"
Nicole Ameline : "Il faut réduire l'impact de la crise sur l'emploi des femmes"
Elle est française, députée UMP du Calvados et depuis lundi à la tête de la CEDAW, le comité de lutte contre les discriminations faites aux femmes des Nations unies : Nicole Ameline, ancienne ministre déléguée à la Parité et à l'égalité professionnelle dans les gouvernements Raffarin, s’est battue pour en arriver là. Et compte bien entamer au plus vite les grands chantiers internationaux en faveur des droits des femmes. Entretien.
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Terrafemina : Quelle est votre première réaction face à votre élection lundi à la tête de la CEDAW ?

Nicole Ameline : C’est un moment d'émotion personnelle et de fierté pour la France, qui assume pour la première fois cette responsabilité, depuis la création de ce comité, il y a 30 ans.  

Tf : Quelle va être votre mission en tant que présidente de la CEDAW ?

N.A. : Cette fonction consiste à présider les débats, et au-delà à orienter l'action du CEDAW et à la valoriser non seulement auprès des États parties à la convention, mais également auprès de l'ensemble des institutions et acteurs internationaux. La réforme du système des Nations-Unies est en cours, elle appelle un positionnement fort de notre comité en termes de visibilité et d'efficacité. L'objectif premier est le renforcement de l'efficacité réelle des actions du CEDAW. Ma vision est de créer des liens directs avec les grandes structures régionales afin de sensibiliser les autorités politiques ainsi que la société civile sur les conditions d'application de notre convention et sur sa mise en œuvre concrète. 

Tf : Quelles sont vos priorités désormais pour le calendrier 2013 ?

N.A. : Tout d’abord, des réunions régionales pourront être organisées ainsi que des actions de communication spécifiques. La seconde priorité vise à soutenir les femmes dans les pays connaissant une transition politique, comme en Afghanistan, en Côte d'ivoire, en Égypte, en Libye, en Tunisie... La troisième priorité visera à renforcer l'aide au développement en faveur du respect des droits des femmes, et sera particulièrement dédiée à l'arrêt des violences et la lutte contre l'impunité. Cependant, je tiens à préciser que cette action s'inscrit dans un continuum.

Tf : Si le CEDAW mène une action internationale, quid des discriminations faites aux femmes en France ? Quelles sont les avancées à effectuer dans notre pays dans ce domaine ?

N.A. : La France, comme tous les pays européens, doit poursuivre activement sa politique en faveur de l'égalité. Ma première suggestion concerne l'impact de la crise économique sur l'emploi des femmes. Cette question doit mobiliser tous nos efforts afin d'éviter une régression de leur accès au marché de l'emploi et à l'égalité professionnelle. Ma seconde proposition consiste à renforcer notre coopération européenne notamment avec les représentants de la société civile et à construire un réseau d'indicateurs très pertinents à l'échelle européenne afin d'évaluer les progrès réels et comparés. Mon troisième objectif est de mobiliser l'Europe sur une politique de développement très ciblée en faveur des femmes les plus touchées dans le monde par les violences et l'inégalité.

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