Printemps des pères : les "pères divorcés" refont parler d’eux

Publié le Vendredi 22 Mars 2013
Printemps des pères : les "pères divorcés" refont parler d’eux
Printemps des pères : les "pères divorcés" refont parler d’eux
Un mois après l’action coup de poing de Serge Charnay, les « papas en colère » ont refait parler d’eux jeudi. Dans le cadre du Printemps des Pères, ils se sont retranchés au sommet de grues, structures publicitaires, ponts et monuments aux quatre coins de la France, réclamant, entre autre, le droit de voir leurs enfants.
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Le Printemps de pères a bel et bien eu lieu jeudi. Un mois jour pour jour après l'action coup de poing de Serge Charnay, ce père de famille divorcé qui s'était isolé au sommet d'une grue à Nantes pour réclamer le rétablissement du droit de visite à son fils, des pères séparés ont escaladé des grues, pylônes publicitaires, ponts et autres monuments aux quatre coins de le France. Leur but : alerter les médias sur leur condition et défendre la cause des pères.

« Printemps des pères : des fleurs pour nos enfants »

Ainsi, au Puy-en-Velay en Haute-Loire, des banderoles avaient ainsi été accrochées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la grue du musée Crozatier. « Printemps des pères : des fleurs pour nos enfants », « Un père est aussi important qu'une mère » et « Liberté, égalité, co-parentalité », revendiquaient-elles. De même, à Mondeville, dans le Calvados, trois hommes - deux pères se disant privés de leurs enfants et le représentant d'une association de soutien -, se sont retranchés, jeudi au petit matin, sur la plateforme d'une tour publicitaire d'une quarantaine de mètres, située sur le parking d'une zone commerciale. « Pères bafoués, enfants volés, ça suffit » ou encore « Justice complice », pouvait-on lire sur les banderoles déployées par ces militants.

Dans les Côtes d'Armor, à Ploufragan, deux autres « papas en colère » se sont installés, à une vingtaine de mètres de hauteur, au sommet d'un pylône métallique au centre d'un rond-point, à l'entrée d'une zone commerciale. Ils y ont déployé des banderoles portant simplement le nom de leurs enfants. Descendus de la structure à la mi-journée, ils entendaient ainsi manifester leur « souffrance et demander l'application du principe de coparentalité et de garde alternée quand elle est possible » rapporte Ouest France.

Enfin, à Nantes, Serge Charnay, le pionner du mouvement en France, est à nouveau monté sur un échafaudage en centre-ville. Il en est rapidement redescendu, à l'invitation des forces de l'ordre, après avoir accroché plusieurs banderoles revendicatives. Quant à Nicolas Moreno, qui avait également investi une grue en février dernier, en soutien à Serge Charnay, il a lui aussi rejoint le mouvement. Il est d'ailleurs perché depuis jeudi soir le toit du Petit palais à Avignon.

Des extrémistes qui sèment le trouble

Si ces gestes ont été moins médiatisé qu'il y a un moins, ils ne laissent toutefois personne indifférent. Patric Jean, cinéaste belge et réalisateur de La Domination masculine (2009) soupçonne ces hommes de militer davantage pour « le retour des valeurs patriarcales et pour une société dans laquelle les femmes n'auraient pas droit au chapitre ». On peut en effet en douter au vue des propos et prises de position de certains, comme en témoigne cette photo d'un goût douteux publiée sur Facebook.

En marge d'une visite de l'espace féministe Simone de Beauvoir à Nantes, Najat Vallaud-Belkacem a pour sa part tenu à rappeler que « dans 98 % des cas de séparation de couples avec enfants, le couple arrive à s'entendre sur qui a l'enfant ; alors, c'est vrai que, dans la majeure partie des cas, c'est la mère qui l'a, mais c'est aussi par entente entre le couple ». Et d'ajouter : « Ce n'est que dans 2% des cas que se posent des problèmes où le couple n'est pas d'accord », a insisté la ministre des Droits des femmes, admettant la prédominance de garde accordée à la mère dans ce cas.

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