SNCF : modifier les horaires de travail pour réduire la surcharge dans les trains ?
C'est le cauchemar quotidien de la plupart des Franciliens : prendre le train ou le RER aux heures de pointe pour, comme tout le monde ou presque, être à l'heure au travail.
Au total, 3 millions d'usagers utilisent quotidiennement des trains et des RER surchargés, entraînant des problèmes récurrents de retards, de portes qui ne se ferment pas ou de malaises de voyageurs. Pour réduire ce phénomène appelé « hyper pointe » (entre 7h30 et 9 heures le matin, et 17h à 18h30 le soir), la directrice générale de SNCF-Transilien, Bénédicte Tilloy propose aux entreprises d’adapter les horaires d’embauche de leurs salariés aux périodes creuses de fréquentation.
Ce qui éviterait les trajets interminables, les nombreuses rames à laisser passer, et augmenterait les chances d’avoir une place assise : « En Île-de-France, les trains sont occupés à seulement 40% en moyenne. Mais pendant l’hyper-pointe du matin, on atteint 200% sur les lignes les plus tendues. » « Pour décongestionner le réseau, il faut augmenter la taille des tuyaux, en investissant. Mais en attendant, on peut réfléchir à mieux répartir les flux dans la journée », explique-t-elle au Parisien qui révèle l'information ce jeudi 28 mars
L’exemple rennais
L’idée s’inspire de l’exemple rennais, qui a expérimenté le concept des horaires décalés à la dernière rentrée, explique encore Le Parisien. Le métro de la préfecture d'Ille-et-Vilaine enregistrait un pic de fréquentation entre 7h40 et 8 heures en direction de la station qui dessert l’université. Une concertation a donc eu lieu pendant un an entre Rennes Métropole, l’exploitant du réseau Keolis, et l’université Rennes 2. Résultat : 8 300 étudiants de première et deuxième année de licence ont vu leurs horaires de cours décalés de 8h15 à 8h30.
En Île-de-France, la proposition a été lancée au hasard d’une réunion publique : « On ne s’attendait pas à un tel engouement », confie-t-on en interne à la SNCF.
Toujours selon Le Parisien, la SNCF propose que les sociétés franciliennes qui se prêteront au jeu des horaires décalés bénéficient d’une remise sur le versement transport. « Il suffit qu’une minorité de salariés observe des horaires décalés pour que l’ensemble du réseau fonctionne mieux », assure la SNCF qui préconise qu’une partie des usagers décalent de 15 à 30 minutes leur trajet.
Une idée a priori simple à mettre en oeuvre qui permettrait de mettre fin à une nuisance majeure dans la vie des Franciliens. Mais est-elle applicable ? Pas pour les parents soumis aux contraintes horaires de l'école de leurs enfants en tout cas...
Quoi qu'il en soit, pour montrer l’exemple, la SNCF a décidé de mettre en œuvre sa proposition dès septembre, lors du déménagement de son siège à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Et vous, que pensez-vous de cette mesure ? Le débat est ouvert...
Elodie Cohen Solal
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