Femen : une nouvelle campagne choc contre la prostitution

Publié le Vendredi 11 Octobre 2013
Femen : une nouvelle campagne choc contre la prostitution
Femen : une nouvelle campagne choc contre la prostitution
« Pas de demande, pas d'offre ». C'est seins nus, le torse barré de ce message que les activistes de Femen ont posé, dans les rues de Paris, devant l'objectif du photographe Dmitry Kostyukov. L'objectif : militer contre la prostitution et pour la criminalisation de ses clients.
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Alors que l’Assemblée nationale se prononcera prochainement sur le nouveau projet de loi sur la prostitution et la pénalisation de ses clients,  les Femen prennent position sur le sujet. Après avoir milité, dès 2008, contre la prostitution en Ukraine à travers leur campagne Ukraine is not a brothel (L'Ukraine n'est pas un bordel), et après y avoir soumis un projet de loi pour la criminalisation des clients, c’est naturellement que les activistes ukrainiennes et françaises ont décidé de défendre le même projet en France. Dans une tribune publiée ce jour sur next.liberation.fr, le collectif félicite d’ailleurs « l’initiative du gouvernement socialiste et sa réelle prise en considération du drame de la prostitution ».

Comme à leur habitude, c’est seins nus que les militantes ont choisi d’apporter leur pierre à l’édifice, à travers une série de photos prises dans les rues de Paris, dont certaines ont été publiées sur le compte Facebook de l'association. Le torse barré des messages  You don’t buy. I don’t sell (Tu n’achètes pas. Je ne vends pas.) ou « Pas de demande, pas d’offre », les Femen exposent fermement leur position selon laquelle « la prostitution est un trafic d’êtres humains, l’exploitation d’un sexe par l’autre au moyen de la force ou du mensonge ».

Femen campagne contre la prostitution

« Il n'y a de prostitution que parce qu'il y a des clients »

Citant un rapport du Mouvement du Nid, le collectif féministe rappelle que « 80% des clients des 20 000 prostituées de France sont des hommes, et 80% des 20 000 prostituées de France sont sous le contrôle de trafiquants, maquereaux ou autres, pour des raisons économiques ou familiales ». Le mouvement juge ainsi la prostitution comme « une forme magistrale de domination masculine », expliquant que « l’acte sexuel lors d’une passe n’est ni mutuel ni égal, puisqu’il place la femme dans une position de subordination et la réduit à un instrument de plaisir soumis au désir du client payeur. »

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Aujourd’hui, en France, les clients des prostituées ne risquent rien. Une impunité à laquelle les députées socialistes Catherine Coutelle et Maud Olivier entendent mettre un terme en militant pour la verbalisation de ceux qui seraient interpellés par les forces de l’ordre. Les deux élues prônent par ailleurs l’abrogation du délit de racolage public et la mise en place de mesures de réinsertion à destination des prostituées. Le projet de loi sur lequel devront légiférer les députés s’inspire fortement de ces propositions et vise à « réduire la demande de services sexuels en sanctionnant les clients par une contravention de 1 500 euros maximum », a précisé le groupe socialiste au Huffington Post. Quant à la porte-parole du PS, Laurence Rossignol, elle a fait savoir que ce texte « profondément abolitionniste, [visait] à tarir la demande. Il n'y a de prostitution que parce qu'il y a des clients, et les clients sont responsables aussi de la situation des personnes prostituées », a-t-elle tranché.

Femen campagne contre la prostitution

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