Harcèlement de rue : le projet crocodile dessine les vraies histoires des filles

Publié le Mercredi 30 Octobre 2013
Harcèlement de rue : le projet crocodile dessine les vraies histoires des filles
Harcèlement de rue : le projet crocodile dessine les vraies histoires des filles
C'est un homme, dessinateur de BD, qui s'est lancé le défi risqué de mettre en images le harcèlement et les lourdeurs sexistes vécues au quotidien par les femmes. Le Tumblr « Projet crocodiles » de Thomas Mathieu raconte les histoires vraies des demoiselles importunées par les vilains prédateurs. On rit un peu, et on se reconnaît, ou pas.
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Thomas Mathieu se doutait-il des réactions violentes qu’il allait susciter, en dénonçant sous forme de bande dessinée le sexisme ordinaire et les situations de harcèlement vécues par les femmes ? Le dessinateur a créé le Tumblr « Projet crocodiles », une série de dessins inspirés directement de témoignages de filles, où les hommes sont représentés sous les traits de crocodiles.

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Pour justifier sa démarche, l’artiste explique qu’ « avec les récents scandales sur le harcèlement de rue et le viol, il est facile de voir les hommes en agresseurs potentiels. Si je fais ce projet c’est aussi pour comprendre ce phénomène. En tant qu’homme, je ne m’en rends pas compte car j’y suis très rarement confronté. Dessiner ces histoires m’oblige à m’imaginer à la place de chaque protagoniste. »

Pourtant c’est bel et bien cet amalgame entre l’homme et le reptile prédateur qui ne passe pas chez certains : de nombreuses critiques sont apparues sur la page Facebook du dessinateur, lui reprochant de renforcer la barrière des sexes et les stéréotypes. Le « dragueur lourd », « le mec qui fait du chantage au suicide », « les mecs qui font des trucs bizarres dans le métro », il faut avouer que ces types ne sont plus vraiment des inconnus pour nous...

La légèreté des dessins et l’humour qu’ils dégagent épinglent avec subtilité certains réflexes sexistes trop fréquents, mais empêchent de prendre l’artiste tout à fait au sérieux : là serait le danger. Un croco pervers, une petite dinde, voilà le regard au  second degré qu’il attend de nous : il n’y a plus qu’à dessiner le Tumblr de la petite dinde…

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