Eminem, le Goncourt et Gérald Darmanin : les machos de la semaine

Publié le Vendredi 08 Novembre 2013
Fanny Rivron
Par Fanny Rivron Journaliste
Eminem, le Goncourt et Gérald Darmanin : les machos de la semaine
Eminem, le Goncourt et Gérald Darmanin : les machos de la semaine
Dans cette photo : Eminem
Sacrée brochette de misogynes cette semaine encore dans notre machomètre : le député Gérald Darmanin pour commencer, qui fait de beaux débuts sexistes à l’Assemblée ; le prix Goncourt, qui cette année, comme 9 fois sur 10 depuis 100 ans, revient à un homme ; et l’inénarrable Eminem, qui aime toujours autant tuer les femmes dans ses raps.
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Gérald Darmanin, un macho de plus à l’Assemblée

Et encore un député français dans notre machomètre, un ! Alors que le ministre délégué chargé du budget Bernard Cazeneuve répondait à une question lors du débat sur le projet de budget 2014 qui se tenait à l’Assemblée mardi 5 novembre, le député UMP Gérald Darmanin a cru bon de se féliciter que Bernard Cazeneuve réponde directement, plutôt que la ministre Geneviève Fioraso parce qu’avec lui, « ça sera plus efficace ». « Une manifestation de machisme tout à fait inélégante », a immédiatement souligné le ministre délégué chargé du budget. Nullement, s’est défendu l’indélicat : « J'ai dit […] qu’en parlant directement au ministre du Budget […] on gagnerait du temps, ce n'était en rien une attaque de madame la ministre ». Entre mâles, on se comprend tellement mieux…

Eminem, fan de prose féminicide depuis une bonne décennie

Au secours Eminem est de retour. Le rappeur blanc-bec sort son 8e album The Marshall Mathers LP 2 et son boniment n’a pas bougé d’une virgule depuis 14 ans. Au programme : homophobie bien sûr et surtout un flot de haine envers les femmes, ces « putain de truies » justes bonnes à faire « doink doink doink ». Petit aperçu du titre Love Game : « Snatch the bitch out her car through the window, she screamin’ / I body slam her onto the cement, until the concrete gave and created a sinkhole / Bury this stink ho in it, then paid to have the street re-paved ». [« J'tire cette salope de sa voiture à travers la fenêtre, elle hurle / Je la jette par terre jusqu'à ce que le béton cède et fasse un trou / j’enterre cette pute puante, et je paie pour repaver la rue »]. A côté de ça, la prose de notre Orelsan national passerait presque pour un frais babillage.

À la surprise générale, le prix Goncourt va à un homme

Le plus prestigieux des prix littéraires ne serait-il pas juste un monument de sexisme ? « En 110 ans, et 109 prix remis, vous avez honorés 99 fois de mâles et talentueux écrivains », tweetait cette semaine le collectif La Barbe, après que le prix a été attribué à Pierre Lemaitre pour Au revoir là-haut. Et en effet, seules 10 femmes ont obtenu le prix Goncourt depuis sa création.

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Plusieurs membres barbues du collectif ont d’ailleurs perturbé brièvement cette virile élection en investissant le restaurant parisien Drouant où le prix est attribué chaque année. Une seule femme, Karine Tuil, faisait partie des finalistes du prix cette année au côté de trois écrivains masculins : Pierre Lemaitre donc, Frédéric Verger et Jean-Philippe Toussaint.