Affaire Fiona : Berkane Makhlouf victime de "brimades" et d'"insultes" en prison

Publié le Vendredi 08 Novembre 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Affaire Fiona : Berkane Makhlouf victime de "brimades" et d'"insultes" en prison
Affaire Fiona : Berkane Makhlouf victime de "brimades" et d'"insultes" en prison
Mis en examen pour coups mortels aggravés sur Fiona, Berkane Makhlouf, le beau-père de la fillette, doit faire face à une autre accusation. Celle de deux gardiens de prison, qu'il a violemment agressés le week-end dernier à la prison de Moulins (Alliers), où il est incarcéré. Convoqué hier devant la justice, Berkane Makhlouf s'est dit victime de « brimades, insultes et pressions psychologiques » de la part du personnel pénitentiaire.
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Alors qu'il doit être confronté ce vendredi après-midi à sa compagne Cécile Bourgeon dans l'affaire de la mort de Fiona, sa belle-fille de cinq ans, Berkane Makhlouf était convoqué hier devant le tribunal de Moulins, dans l'Allier, dans une autre affaire. Détenu à la prison de Moulins depuis sa mise en examen, Berkane Makhlouf comparaissait jeudi 7 novembre devant les juges après avoir agressé deux membres du personnel pénitentiaire le week-end dernier.

Détenu jugé « difficile » en raison de ses accès de violence, de ses menaces et de ses insultes répétées, Berkane Makhlouf a, samedi dernier vers 18 heures, assené un « coup de poing en plein visage » à l'un des gardiens qui lui apportait son plateau repas, rapporte MyTF1News. Il aurait ensuite violemment agressé un autre gardien qui venait en aide à son collègue. Interrogé par le site d'infos de TF1, le secrétaire national du syndicat FO Pénitentiaire James Vergnaud explique : « Cela faisait plusieurs jours que nous avions alerté sur le comportement instable et difficile de ce détenu qui, à la demande des médecins, a bénéficié pourtant d'un régime particulier avec le service d'une double ration de repas. Des repas qu'il jetait systématiquement par la fenêtre depuis une dizaine de jours. »

« Je veux être traité comme un être humain »

Jugé jeudi après-midi en comparution immédiate suite à l'agression des deux gardiens, Berkane Makhlouf se serait montré durant l'audience « particulièrement virulent », rapporte Europe 1. Alors qu'il a passé une grande partie de l'audience à somnoler dans son box, le beau-père de Fiona se serait réveillé au moment où intervenait son avocat pour s'écrier : « Je ne suis pas un monstre ! Je ne sais pas où est la gamine, c'est la misère, je veux être traité comme un être humain. » Berkane Makhlouf aurait ensuite digressé durant près de cinq minutes sur ses conditions de détention, affirmant qu'il était victime de « brimades, d'insultes et de pressions psychologiques » - selon les mots de son avocat - de la part du personnel de la prison. « On crache dans ma nourriture, on coupe l'eau chaude de ma douche et on m'insulte », a-t-il soutenu, avant d'ajouter qu'il n'était « ni un criminel, ni un meurtrier » et de demander à être traité comme un « détenu normal ».

À la sortie de l'audience, le représentant du syndical à la centrale de Moulins-Yzeures Michel Cherruault a raconté au micro d'Europe 1 que « le premier agent qui a été blessé l'a été lors d'un accès de colère » de Berkane Makhlouf. « Un coup de poing, bien entendu, mais il était aussi armé d'une casserole et d'une fourchette. Il a essayé de donner des coups avec ces deux objets à nos collègues qui intervenaient », avant de préciser qu'il avait été reconnu comme « un détenu particulièrement dangereux ». Berkane Makhlouf sera à nouveau confronté aux juges dans cette affaire de violences en prison le 5 décembre prochain.

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