Violences faites aux femmes : ces initiatives pour faire tomber les tabous

Publié le Lundi 25 Novembre 2013
Violences faites aux femmes : ces initiatives pour faire tomber les tabous
Violences faites aux femmes : ces initiatives pour faire tomber les tabous
400 000 femmes disent avoir été victimes de violences conjugales ces deux dernières années, et pourtant seules 20% d'entre elles se sont déplacées au commissariat ou à la gendarmerie. Face à ce tabou, des initiatives artistiques, politiques ou virales se multiplient afin de convaincre les femmes et leur entourage de prendre enfin la parole.
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En 2012, 148 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Entre 2010 et 2011, 154 000 femmes ont déclaré avoir été victimes de viol. Ces deux dernières années 400 000 femmes disent avoir été victimes de violences conjugales. Des chiffres d’autant plus accablants qu’on sait aussi que seules 20% des victimes se déplacent au commissariat. C’est d’ailleurs le fil rouge du plan d’action menée par la ministre du Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem : la prise de parole des victimes comme celle de leur entourage. Mais au-delà des politiques, des initiatives d’anonymes sur le web ou d’artistes tentent de porter sur le devant de la scène la question des violences faites aux femmes, du sexisme ambiant quotidien au cauchemar des violences et du viol.

« Papa a tué maman » : protéger les enfants témoins du meurtre de leur mère

Côté gouvernement, le plan d’action annoncée par la ministre du Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem est plutôt ambitieux : un doublement du budget consacré à la lutte contre les violences conjugales est prévu, 1 650 nouvelles places d’hébergement d’urgence devraient être mise en place d’ici 2017, et les services du 3919 devraient eux aussi être renforcés. L’objectif ? Faciliter la prise de parole des femmes et s’assurer ainsi qu’elles obtiennent une réponse. Mais la ministre cherche aussi à faire parler les enfants. Mardi, Najat Vallaud-Belkacem a lancé en Seine-Saint-Denis « Papa a tué maman », un dispositif pionnier visant à reconnaître comme victimes les enfants dans les drames familiaux. Ainsi, les enfants seront désormais hospitalisés dès la découverte du crime afin de recevoir un soutien médical et psychologique.

#sexismequotidien, je connais un violeur : dénoncer les violences au quotidien

Sur le web, les initiatives proposées aux femmes pour raconter les violences psychologiques comme physiques dont elles sont les victimes sont nombreuses. Dernièrement, le hastag #sexismequotidien, initié par l'écrivaine anglaise Laura Bates, traversait la manche et décollait sur Twitter pour permettre à chacune de s’exprimer sur le sexisme ordinaire. Une thématique reprise dans le Tumblr, « We Chalk Walk », qui met lui en lumière les agressions urbaines de tous les jours. Deux autres Tumblr enfin ont proposé à toutes les femmes agressés sexuellement de raconter leur cauchemar. Dans « Project Unbreakable », les victimes citent leurs agresseurs : « Ne fais pas comme si tu n’en avais pas envie », « jouons à un jeu » ou « tu n’aimes pas que je te chatouille ? » peut-on y lire. Enfin, « Je connais un violeur » cherche à démystifier l’image du violeur, qui loin d’être un dangereux psychopathe, qui rôde dans les parcs ou les parkings la nuit tombée, est dans 80% des cas un proche de la victime.

« Gros Con » : mettre en lumière les femmes battues et les statistiques dramatiques

Comme d’autres artistes avant eux, les Fatals Picards se sont engagés contre les violences conjugales avec leur titre « Gros Con » dans leur album « Septième Ciel » sorti en octobre dernier. Ils y racontent l’histoire tristement banale d’une femme amoureuse d’un homme qui la bat. Le clip, en noir et blanc, met lui en lumière ces femmes armés de pancartes avec des extraits de paroles ou ces statistiques dramatiques : « 20% des homicides commis en France seraient dus aux violences conjugales » ou encore « 75 000 femmes sont victimes de viol en France tous les ans ». L’occasion pour chacun et chacune de se remémorer les chiffres de la violence faite aux femmes. Et s’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait peut-être celui-ci : en 2013, selon la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis...


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