Réforme ferroviaire : le pourquoi du comment de la grève

Publié le Mercredi 11 Juin 2014
Réforme ferroviaire : le pourquoi du comment de la grève
Réforme ferroviaire : le pourquoi du comment de la grève
Depuis mardi soir, une grève de la SNCF complique les déplacements des usagers des trains, RER, transiliens et TER du pays. Mais quelles sont les revendications des cheminots ? Pourquoi ce mouvement social ? Éléments de réponse…
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Débuté mardi soir à 19 heures, le mouvement de grève de la SNCF sème la pagaille en France et complique les déplacements usagers. Lancé par la CGT, SUD-Rail, FO et First, ce mouvement social dénonce le projet de réforme ferroviaire qui sera examiné dans une semaine, les 17,18 et 19 juin, en première lecture par l’Assemblée nationale.  La mesure, qui devrait être mise en place au 1er janvier 2015, vise à améliorer la rentabilité de la SNCF (dont la dette s’élève à 44 milliards d’euros) et de RFF en prévision de l'ouverture du marché à la concurrence. Dans ce cadre, trois établissements publics industriels et commerciaux (Epic) seraient créés : SNCF Mobilité, chargée de faire rouler les trains, et SNCF Réseau, chargé de l’entretien, et un Epic de tête qui piloterait l’ensemble.

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Problème, du côté des syndicats, la pilule ne passe pas. « Nous savons ce qu’il y a dans ce projet, et notre demande c’est son retrait, ainsi qu’une réouverture des discussions avec les organisations syndicales. La grève sera reconductible toutes les 24h, et nous ferons tout pour reconduire le mouvement tant que le projet ne sera pas retiré », a indiqué à 20minutes.fr Stéphane Adam, représentant de Sud-Rail pour le Sud-Ouest. Et de préciser : « Une réforme ferroviaire est nécessaire, mais il faut une réforme qui réintègre Réseau Ferré de France au sein d’un seul établissement public. Or, dans le projet, on nous propose de redécouper l’entité ferroviaire en trois établissements. On va saucissonner encore davantage le système ferroviaire, alors qu’il a besoin d’être global et piloté par une seule personne ». Par ailleurs, dans un communiqué commun, la CGT et Sud Rail estiment que la réforme ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises. « Comment nous faire croire que cela marchera mieux avec trois Epic alors que depuis 1997, cela ne fonctionne pas avec deux Epic ? » s'interrogent-ils.

Forcément, du côté de la direction de la SNCF, le son de cloche diffère. « Le projet de loi qui est examiné par le parlement est un projet indispensable et souhaité par les cheminots. Le système actuel conduit à des dysfonctionnements avec d’un côté l’infrastructure et de l’autre l’exploitation. Même si je respecte le mouvement syndical, tant qu’une loi n’est pas votée elle est perfectible et j’estime que ce mouvement est précipité. Il faut pousser jusqu’ au bout la logique de discussion, c’est pourquoi j’appelle à la négociation », a ainsi fait savoir Alain Le Vern, directeur SNCF régions et Intercités.