Isabelle Joschke : "J’ai un an pour préparer l’édition 2015 de la Solitaire du Figaro"

Publié le Mercredi 23 Juillet 2014
Isabelle Joschke : "J’ai un an pour préparer l’édition 2015 de la Solitaire du Figaro"
Isabelle Joschke : "J’ai un an pour préparer l’édition 2015 de la Solitaire du Figaro"
Trois semaines après l’arrivée de la 45e édition de la Solitaire du Figaro, Isabelle Joschke, navigatrice du voilier Generali – Horizon Mixité revient sur sa course. Elle termine à la 16ème place de la compétition.
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Êtes-vous satisfaite de cette 16e place ?
Isabelle Joschke :
Je suis plutôt satisfaite de ce résultat, parce que je laisse derrière moi quelques très bons marins, voire des grands noms de la voile. Et également parce que je me suis vue progresser, et que je n’ai rien lâché jusqu’au passage de la dernière ligne d’arrivée. Néanmoins, j’ai vraiment envie de faire mieux, et de viser le top 10 pour ma prochaine participation à la Solitaire du Figaro.

Quels ont été les moments difficiles ? Les instants où vous vous êtes vraiment sentie seule au monde ?
I. J.:
Je citerai sans hésiter la deuxième étape. Je l’ai ratée du début à la fin, et je m’en suis énormément voulu. Quant au plus grand moment de solitude, cela a été lorsque je suis tombée en panne d’informatique, dans la dernière étape, parce que d’un coup, je ne pouvais plus situer mes concurrents sur la carte. Il n’y avait plus de tactique possible par rapport à la flotte, je devais compter uniquement sur moi-même pour bâtir une stratégie solide. J’étais sûre que ma course était perdue. Mais au contraire, mes choix ont été payants et j’ai gagné des places.

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À l’inverse, quels ont été les meilleurs moments de la course ?
I. J. :
Je garde un très bon souvenir de ma troisième étape, parce que je m’en suis très bien sortie dans très peu de vent. Il y a quelques années, ces conditions étaient difficilement gérables pour moi. Voilà un point que lequel je suis persuadée d’avoir progressé.

Votre vision de la course est-elle différente de celle de vos collègues masculins ?
I. J. :
Je pense que oui. La preuve, pour moi, l’étape la plus difficile a été la dernière à cause du vent fort et des multiples manœuvres qui m’ont épuisée. Chaque fois que les conditions semblaient se calmer, ça repartait pour une nouvelle épreuve. Je n’en pouvais plus. Mais pour la plupart de mes concurrents, l’étape la plus dure a été celle où il y eu le moins de vent, parce qu’on ne pouvait jamais se reposer. Pour moi, ne pas pouvoir se reposer, c’est moins difficile que d’enchaîner les manœuvres. Cette différence prouve une nouvelle fois que la course au large est une discipline mixte.  

Vous participiez cette année à la Solitaire du Figaro avec un message pour promouvoir la mixité. Satisfaite ?
I. J. :
C’est même ma plus belle satisfaction. J’ai été touchée par les propos de certains concurrents qui ont soutenu l’initiative ; et surtout très touchée par les nombreux retours que nous avons eus sur les médias sociaux.

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Comment s’annonce la suite de votre saison ?
I. J. :
Je vais prendre un peu de vacances avant de préparer la Lorient-Horta Solo, un aller-retour entre la Bretagne et les Açores. Le départ est prévu le 6 septembre. Et je serai également sur la ligne de départ de l’édition 2015 de la Solitaire du Figaro. J’ai une belle année devant moi pour m’y préparer.