Les Français de moins en moins tolérants avec les plus démunis

Publié le Jeudi 16 Octobre 2014
Eddy  Sabeba
Par Eddy Sabeba journaliste
Les Français de moins en moins tolérants avec les plus démunis
Les Français de moins en moins tolérants avec les plus démunis
Si la pauvreté n'a cessé d'augmenter en France depuis le début des années 2000, les préjugés autour des plus démunis ont connu la même évolution. C'est ce qui ressort d'une étude, publiée ce jeudi 16 octobre, d'ATD Quart Monde, à la veille de la Journée mondiale du refus de la misère.
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Est-ce l'une des conséquences de la crise ou une véritable tendance de fond. Quoi qu'il en soit, les Français apparaissent comme de moins tolérants avec leurs compatriotes les plus démunis. Telle est la conclusion d'un sondage dévoilé par ATD Quart Monde, réalisé par Opinionway*, ce jeudi 16 octobre, à la veille de la Journée mondiale du refus de la misère.

Haro sur les aides

Ainsi, quelque 71% de Français estiment qu'en France, il est facile d'obtenir des aides, « alors même que le pourcentage de personnes qui ne demandent pas les aides auxquelles elles ont droit (de 29 à 70% de non recours selon les droits) conduit pourtant à penser le contraire », précise l'étude.

Ils sont également plus de sept Français sur dix à revendiquer le lieu commun qui consiste à dire « les pauvres ne paient pas d'impôts ». Une aberration économique puisque chaque consommateur paye, de fait, la TVA. En outre, si les plus modestes sont exemptés de l'impôt sur le revenu, « une partie de ceux qui ont des bas revenus paient la CSG et la CRDS », précise au quotidien 20 Minutes, Pierre-Yves Madignier, président d'ATD Quart Monde France.

Les Français conscients de la dureté de la situation des précaires

Derrière ces clichés demeurent toutefois une vraie conscience des inégalités dont pâtissent ceux qui subissent la pauvreté au quotidien, tant pour accéder à un logement (61% des personnes interrogés considèrent qu'il existe une discrimination) qu'en termes d'éducation (60% pensent qu'un enfant défavorisé n'a pas les mêmes chances de réussite que les autres).

*Sondage réalisé en septembre par BeBetter&Co et OpinionWay auprès d'un échantillon représentatif de 1 055 Français.