Drogue, voitures, montres de luxe : révélations chocs sur l'affaire Neyret

Publié le Mercredi 09 Novembre 2011
Drogue, voitures, montres de luxe : révélations chocs sur l'affaire Neyret
Drogue, voitures, montres de luxe : révélations chocs sur l'affaire Neyret
Actuellement mis en examen et incarcéré, notamment pour trafic de stupéfiants, le commissaire Michel Neyret a, lors de ses auditions par l'IGS, fait des révélations importantes concernant ses pratiques. Il aurait ainsi admis rémunérer ses informateurs avec de la drogue et avoir bénéficié de largesses de membres du grand banditisme. Également mise en examen, sa femme le qualifie de « flic véreux ».
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Le Parisien se fait aujourd’hui l’écho de révélations exclusives concernant les pratiques du commissaire Michel Neyret, actuellement mis en examen et écroué à la prison de la Santé pour trafic de stupéfiants, corruption, trafic d’influence et violation du secret professionnel. Au cours de ses auditions par la police des polices (IGS), l’ancien directeur adjoint de la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lyon a révélé d’importants détails sur ses agissements, notamment sur sa vision des rémunérations « en nature » des indicateurs. Michel Neyret, placé sur écoute depuis le mois de mars, a en effet demandé à plusieurs reprises à des policiers de son service de détourner une partie des saisies de drogue pour rémunérer des informateurs. « Les grosses affaires de stupéfiants et de banditisme ne peuvent être réalisées que sur la base d’informateurs qui doivent trouver une sorte de dédommagement par le biais d’une prime d’informateur telle qu’elle est prévue par les textes » a-t-il indiqué sur procès-verbal. L’ex-numéro deux de la police lyonnaise a ajouté qu’il est « de connaissance notoire que, de temps en temps, des informateurs puissent être rémunérés de manière différente. Il est possible que ces pratiques aient pu avoir lieu ». Aux questions portant sur ces « détournements », Michel Neyret n’a cependant pas souhaité répondre. Plusieurs policiers mis en cause dans ce dossier ont toutefois admis avoir été sollicités par le commissaire pour « piocher » dans des saisies de cannabis.

En plus d’avoir avoué à demi-mot employer des méthodes obscures pour rémunérer ses informateurs, Michel Neyret a également profité des largesses de Gilles Bénichou et Stéphane Alzraa, deux de ses amis, présentés comme des proches du milieu du grand banditisme lyonnais et cannois. Le « superflic » a ainsi été invité à deux reprises au Maroc. Des voyages tous frais payés. Le premier d’entre eux étant qualifié d’ « investissement sur l’avenir » par Gilles Bénichou. Neyret a aussi bénéficié de la très luxueuse villa cannoise de Stéphane Alzraa, dans laquelle il aurait passé plusieurs jours, sans débourser un euro. Des voitures de luxe, dont une Ferrari et une Mercedes McLaren, ont également été mises à disposition du commissaire par ce dernier.

De plus, lors d’auditions dans le cadre de sa mise en examen pour « recel de corruption passive », « recel de trafic d’influence », « recel de vol » et « association de malfaiteurs », Nicole Neyret, la femme de Michel Neyret, a qualifié son mari de « flic véreux ». Selon elle, son époux a été corrompu par les frères Gilles et Albert Bénichou. La femme du commissaire a également précisé que « quand il était sur le terrain, c’était un bon flic. Quand il a été dans les bureaux, il a changé car il était invité à de nombreuses reprises (…) Il a été séduit par le monde du showbiz ». Enfin, Nicole Neyret a aussi reconnu avoir reçu une montre de luxe de la marque Cartier d’une valeur de 28 000 euros de la part de son mari. Un cadeau qui venait en réalité de Gilles Bénichou.

Alexandre Roux

(Source : Le Parisien)
Crédit photo : Digital Vision

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