Une association pour les femmes et les enfants de Kadiolo au Mali

Publié le Mardi 31 Janvier 2012
Une association pour les femmes et les enfants de Kadiolo au Mali
Une association pour les femmes et les enfants de Kadiolo au Mali
Annick Hugon a fondé son association Binkad il y a 7 ans, afin d’aider les femmes et les enfants du village de Kadiolo au Mali. Après de très belles réalisations, elle veut poursuivre son action, mais a cruellement besoin de financements.
À lire aussi


Annick Hugon
, 61 ans, a eu un coup de cœur pour le Mali grâce à une petite fille malienne qu’elle avait accueillie alors qu’elle venait se faire opérer du cœur à Paris. Grâce à Binta, elle a découvert Kadiolo, et fondé son association Binkad. Voici son histoire.

Terrafemina : Qui est Binta ?

Annick Hugon : C’est une petite fille malienne que nous avons accueillie chez nous le 3 novembre 2004, quand elle est venue se faire opérer à Paris. Je venais alors d’arrêter de travailler, et je voulais me rendre utile. J’ai donc démarré du bénévolat chez Mécénat Chirurgie cardiaque, et décidé d’accueillir un enfant qui venait se faire opérer en France. Après l’arrivée de Binta, tout est allé très vite : les premiers examens médicaux, puis l’opération 5 jours après. Quand Binta est arrivée, elle criait tout le temps (d’autant qu’elle n’avait pas été sevrée). Mais une fois opérée, sa vie a redémarré. Elle était comme notre enfant : elle dormait même entre mon mari et moi. Puis elle est repartie début janvier : c’était très dur, nous avons beaucoup pleuré. Quelques mois après, le papa nous a fait envoyer une lettre par l’écrivain public pour nous remercier. J’ai voulu aller au Mali pour les voir, et j’ai créé dans la foulée l’association Binkad, dont le nom est la contraction de Binta et Kadiolo, son village d’origine. Cela veut aussi dire « l’union fait la force » en malien.

Tf : Pourquoi avoir créé cette association ?

A.H. : Quand je suis arrivée à Kadiolo, ce village de 15 000 habitants, j’ai été accueillie par un millier d’enfants avec des banderoles et les autorités locales pour me remercier d’avoir sauvé la vie de Binta. Je ne pouvais pas ne rien faire pour eux ! Mon association vient en aide aux femmes et aux enfants de Kadiolo, de diverses manières. Nous avons construit un puits, appris aux femmes à cultiver des maraîchages, trouvé des financements pour agrandir l’école maternelle. Nous avons également créé un cinéclub et une médiathèque, rénové le foyer des jeunes, développé une pépinière de Moringo (un arbre dont les plantes ont de grandes vertus nutritives), lancé un programme de journal télévisé réalisé par des jeunes, agrandi la bibliothèque avec 2800 livres… la liste est longue.

Tf : De quoi l’association a-t-elle besoin ?

A.H. : De financements ! Nous sommes soutenus par plusieurs entreprises et fondations, et par le Conseil général des Yvelines, qui a signé un accord de coopération décentralisée de département à département. Nous avons également bénéficié de l’aide de nos proches au départ, mais c’est de plus en plus difficile à cause de la crise actuelle. Or, une association ne vit que par ses donateurs…

Tf : Comment va Binta ?

A.H. : Binta a 10 ans. Avec son frère Amadou, ils habitent dans un village SOS enfants à Bamako. Ils peuvent ainsi aller à l’école toute la journée, et retourner chez eux pendant les vacances scolaires.

Le site de l’association Binkad

Crédit photo : Binkad

VOIR AUSSI

Combattre la mortalité maternelle au Burkina Faso
Côte d’Ivoire : les femmes sont les oubliées du conflit
10 ans de viol en RDC