"Pas de justice, pas de paix" fait parler les twitteuses : #Jenaipasportéplainte.

Publié le Vendredi 23 Mars 2012
"Pas de justice, pas de paix" fait parler les twitteuses : #Jenaipasportéplainte.
"Pas de justice, pas de paix" fait parler les twitteuses : #Jenaipasportéplainte.
Le collectif "Pas de justice, pas de paix" fait connaître sa démarche en amenant les twitteuses à témoigner sur cette agression pour laquelle elles n'ont pas porté plainte. Par le hashtag #jenaipasporteplainte, ils souhaitent libérer la parole et sensibiliser la justice et ses représentants à la honte des victimes.
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Le 1er mars, "Pas de justice, pas de paix" lançait une campagne contre le silence des victimes de violences sexuelles. Quelques jours plus tard, une blogueuse s'empare du sujet et crée sur Twitter le hashtag #Ididnotreport. Celui-ci remporte un énorme succès outre-Manche et PJP (Pas de justice, pas de paix) ramène le concept en France avec le hashtag #Jenaipasportéplainte.

La campagne de PJP s'appuie principalement sur un chiffre choc : en France, sur 75000 femmes violées chaque année, 70 000 ne portent pas plainte.

Leurs raisons sont nombreuses et un tour sur Twitter vous révèlera les nombreuses situations qui ont poussé ces femmes à se taire. Parmi les témoignages recueillis sur #jenaipasportéplainte, on trouve beaucoup de femmes faisant mention d'une agression par leur compagnon du moment, d’autres, agressées enfants n'ont pas saisi la gravité de la situation, ou se sont senties coupables et ont eu peur de nuire à un oncle, un père. Pour certaines, ce sont leur mère qui leur ont intimé de se taire.


Ce qui les réunit toutes : la peur de ne pas être crues et d’être traitées de menteuses, ou pire de passer pour celle qui l’a cherché : « #jenaipasportéplainte parce que “quand on s’habille comme une pute faut pas pleurer derrière”. ». Nombreuses sont celles qui se sont tues parce qu’elles se sentaient coupables de porter une jupe, d’avoir bu, ou d’être rentrées trop tard.

Ces nombreux témoignages révèlent que même quand l’agression est restée une tentative ou qu’elle ne semblait pas si grave, la honte reste. Et pour certaines, celles dont le trauma date de l’enfance, l’impression de s’être rendues complices malgré elles, en n’avertissant pas contre les dangers d’une personne est très fort. Car plus grave que d’empêcher la victime de surpasser son traumatisme, ne pas porter plainte c’est aussi laisser à l’agresseur la possibilité de recommencer.

Si de nombreux témoignages et soutiens se sont manifestés sur le réseau de micro-blogging, beaucoup ont aussi tourné l’initiative au ridicule. Vous pouvez retrouver tous les témoignages sur le blog de « Pas de justice, pas de paix ».

L’idée défendue par PJP est que tant que les victimes d’agressions sexuelles ne seront pas considérées comme telles dans les médias, les commissariats, les cours de justice, elles craindront de parler et les agresseurs et violeurs continueront de sévir en toute impunité.

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