Restos du Cœur : « de plus en plus de monde chaque année »

Publié le Lundi 28 Novembre 2011
Restos du Cœur : « de plus en plus de monde chaque année »
Restos du Cœur : « de plus en plus de monde chaque année »
La 27ème campagne d'hiver des Restos du Cœur démarre aujourd'hui. Jusqu'au 23 mars 2012, la population est appelée à donner, ou à se porter bénévole. Raymonde Fernandez, directrice du centre de la Porte de la Villette à Paris et bénévole depuis 1996, nous parle de son engagement au sein de l'association.
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Terrafemina : Comment va se dérouler cette 27ème campagne d’hiver ?

Raymonde Fernandez : La partie la plus connue des Restos du Cœur est le don. Chaque personne peut donner ce qu’il veut, à la hauteur de ses moyens. Il y a aussi le spectacle des Enfoirés, qui est médiatiquement important et qui a un énorme impact. Mais les Restos proposent bien d’autres choses, souvent un peu oubliées, comme du soutien scolaire, de l’aide à la personne etc. Des ateliers cuisine du monde sont également organisés. On utilise des produits des Restos et on cuisine tous ensemble. De cette façon, on instaure un climat de confiance et de convivialité. Cela permet un vrai rapprochement entre les bénévoles et les personnes dans le besoin. D’ailleurs, grâce à ces ateliers, de plus en plus de monde se porte volontaire pour participer à l’aventure.

TF : Y a-t-il plus de bénévoles que l’année dernière ?

R.F : Oui probablement. On sera au moins autant que l’année dernière, en tout cas ici au centre de la Villette. C’est difficile à dire. C’est surtout aujourd’hui, et notamment grâce aux médias, que les inscriptions vont augmenter en flèche. L’année dernière, 1800 bénévoles étaient inscrits à la Villette. Nous espérons atteindre les 2000 cette année.

TF : Vous êtes bénévole depuis 15 ans, comment la situation a-t-elle évoluée ?

R.F : Honnêtement, j’aimerais vous dire qu’elle s’arrange au fil du temps, mais hélas c’est loin d’être le cas. On voit de plus en plus de monde chaque année. Depuis que j’ai commencé, en 1996, le nombre de personnes qui viennent nous voir a au moins augmenté de 15%, et je vous donne un chiffre très certainement plus bas que la réalité. La situation est dramatique. On voit de plus de plus de retraités et même des personnes qui ont un emploi. On voit aussi des familles monoparentales. Les femmes seules avec des enfants sont d’ailleurs la majorité des demandeurs.

TF : Comment le vivez-vous au quotidien ?

R.F : Même après quinze ans, on ne s’y habitue pas. On ne se décourage pas pour autant, on persiste dans notre combat, mais sur le plan moral c’est vraiment très dur. Parfois, on est confronté à des situations tellement difficiles, qu’on n’arrive pas à trouver le sommeil. Heureusement pour nous, les gens sont adorables avec nous. D’autant que l’on voit souvent les mêmes personnes revenir chaque année, alors forcément on s’attache. On voit les enfants grandir et ça fait vraiment chaud au cœur. Ce n’est pas grand-chose, mais ça nous redonne le moral. Tous ces sourires, ça suffit largement pour qu’on retienne nos larmes.

TF : Quelle part représente le spectacle des Enfoirés dans les Restos du Cœur ?

R.F : Ils représentent une part importante des Restos du Cœur, surtout médiatiquement. La preuve, beaucoup de gens confondent souvent les Restos et les Enfoirés, alors que les Enfoirés font partie des Restos. Les recettes du concert et de la vente de CD et DVD représentent 20% des ressources. Le PEAD (Plan Européen d’Aides aux Démunis) apporte quant à lui 25%, et le reste vient bien évidemment des dons privés.


Raymonde Fernandez

Programme de la 27ème campagne d’hiver des Restos du Cœur

Nicolas Pouilley

Crédit photo : AFP

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