Microcrédit : rencontre avec Maria Nowak, présidente de l’Adie

Publié le Lundi 15 Novembre 2010
Microcrédit : rencontre avec Maria Nowak, présidente de l’Adie
Microcrédit : rencontre avec Maria Nowak, présidente de l’Adie
Maria Nowak est présidente de l’Adie. C’est elle qui a lancé la première le concept du microcrédit et de la finance en France. Vingt ans plus tard, elle reste persuadée que cette façon de concevoir l’économie est la seule solution à la crise, et aux conflits sociaux : ce qu’elle explique dans son livre « L’espoir économique » aux éditions JC Lattès.
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Terrafemina : Selon vous la crise actuelle est également une crise de sens. En quoi le microcrédit est-il une solution à cette crise ?

Maria Nowak : Aujourd’hui il faut des finalités sociales qui intéressent tout le monde. L’intérêt du microcrédit est qu’il répartit l’accès au capital à tous les acteurs économiques. Le but est de bâtir un secteur financier ouvert à tous, pour que chacun puisse créer son emploi.

TF : Pour le microcrédit, notamment, est-il le « ferment d’un monde nouveau » ?

M.N. : Premièrement la crise met en difficulté les plus pauvres et les plus fragiles. Deuxièmement,  nous sommes dans une situation où la pauvreté augmente ainsi que les inégalités, et où il y a un marché dual de l’emploi, ce qui crée un problème de cohésion  et d’harmonie sociale. Les Français sont découragés. Parmi les éléments positifs de renouveau : la microfinance, l’entreprenariat social, et l’explosion des créations d’entreprises populaires avec le statut d’autoentrepreneur. Tous ces chemins nouveaux sont à développer, le tout étant basé sur plus de confiance en soi, dans les autres, dans les entreprises et dans l’avenir.

TF : Les femmes sont-elles nombreuses à faire appel à l’Adie et au microcrédit en général ?

M.N. : Les femmes ne sont pas majoritaires car la création d’entreprises en France est plus masculine. Chez nous, elles sont 40% (vs un tiers en général). Ce n’est pas comme dans les pays en voie de développement comme le Bangladesh, où les femmes sont facilement répudiées et doivent donc trouver des moyens de subsistance par elles-mêmes. En France, il existe une vraie protection des femmes et des enfants. Néanmoins, nous essayons de développer notre action en direction des femmes en appliquant les mêmes conditions de crédit, mais avec des modes d’accompagnement qui conviennent mieux. Par exemple, un appui dans certains métiers en particulier, la création de groupes de femmes, ou encore des relais d’information dans des quartiers orientés vers les publics féminins.

Crédit photo : Romain Joly

Le site de l’Adie

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