Mobilité urbaine : quand déplacement rime avec économies

Publié le Vendredi 06 Décembre 2013
Mobilité urbaine : quand déplacement rime avec économies
Mobilité urbaine : quand déplacement rime avec économies
Que leurs motivations soient environnementales, économiques, démographiques, les villes font aujourd'hui de la mobilité urbaine un enjeu prioritaire. En cause : la demande et la nécessité de déplacement des riverains qui ne cessent de se décupler. Mais loin du schéma classique et révolu de la voiture particulière, ces derniers veulent désormais faire rimer mobilité et économie.
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La voiture est et a toujours été le moyen de transport privilégié des Français. Pourtant, depuis une dizaine d'années, sous l'effet de l'évolution des usages de ce mode de transport, son utilisation n'a cessé de diminuer. Un phénomène particulièrement visible dans les zones urbanisées en raison, notamment, de la volonté des pouvoirs publics et des municipalités de garder les voitures en dehors de la ville pour y proposer une mobilité urbaine plus fluide et plus propre. Mais qu'il s'agisse de décongestionner la circulation ou encore de répondre à des objectifs environnementaux nationaux, ces réaménagements urbains ont impactés les habitudes des automobilistes. En effet, comme le souligne deplacementsspro.com, « le nombre de places de stationnement a fortement diminué ces dernières – en dix ans, Paris a ainsi perdu 15% de ses places en surface -, les zones piétonnes en centre-ville deviennent de plus en plus nombreuses et les transports en commun se développent toujours plus ». Outre l'intervention des villes, des facteurs économiques tels que la crise ou le prix élevé du carburant expliquent ces évolutions. Conséquence, les riverains s'attachent de plus en plus à faire rimer mobilité et économie, encourageant ainsi l'émergence de modes alternatifs à la voiture particulière s'appuyant sur le libre-service et le partage.

Le libre-service allié de la mobilité

Installation d'arceaux pour attacher les vélos, aménagement de pistes cyclables et mise à disposition de vélos en libre-service… Le 15 juillet 2007, la ville de Paris faisait figure de pionnière en lançant ses Vélib. Au départ uniquement disponible dans la capitale, le système s'est déployé dès 2009 dans 30 communes de la petite couronne. Et preuve de la forte demande pour une alternative à la voiture, environ 85 811 locations sont effectuées chaque jour en moyenne. Mieux, entre son lancement à l'été 2007 et fin 2011, Vélib avait déjà été utilisé pour plus de 119 millions de trajets. Mi-2012, 224 000 personnes y étaient abonnées à l'année, soit 76% des usagers. Forcément, le service a fait des émules : aujourd'hui, plusieurs grandes agglomérations parmi lesquelles Marseille, Strasbourg et Lyon ont développé leur système, avec le même succès.


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Confortée par le succès de Vélib, le 5 décembre 2011, Paris inaugurait Autolib, une offre d'auto-partage sur des voitures électriques en libre-service. Cette dernière permet à des abonnés parisiens, ou de la proche banlieue, de louer de façon ponctuelle et pour une courte durée une voiture, 24h/24 et 7j/7, sans avoir à se soucier de son entretien, de son stationnement ni à débourser les frais inhérents à la possession d'un véhicule personnel. Le conducteur s'acquitte uniquement du coût de l'abonnement et est ensuite facturé à la minute d'utilisation. Des avantages qui ont permis à l'auto-partage de trouver rapidement sa place sur le marché de la mobilité alternative et économique en ville. Résultat, en développement continuel, ce service urbain existe désormais dans plusieurs métropoles régionales comme Bordeaux (AutoCool), Lille (Lilas), Lyon (Bluely), Nice (Auto Bleue), Paris (Autolib, Caisse-Commune, CARBOX, Hertz On Demand, Mobizen, Okigo, Keylib), Strasbourg (Auto'trement) ou encore Marseille (AutoPartage Provence).

L'auto-partage : convivialité et économies au rendez-vous

Mais loin de laisser aux pouvoirs publics le monopole de ces alternatives, les riverains cherchent eux-mêmes de nouvelles solutions. Ainsi, aux sociétés d'auto-partage régies par les villes, viennent s'ajouter celles qui proposent des solutions entre particuliers. En trois ans, les initiatives de location de voitures entre particuliers, à l'image de Drivy, Unevoiturealouer, Livop, Deways, Cityzencar, Zilok ou encore Buzzcar, se sont multipliées. 

Mais le dernier mode de transport en vogue n'est autre que le covoiturage. Aussi économique qu'écologique, il propose aux particuliers d'utiliser un seul véhicule à plusieurs, afin de rejoindre une destination commune, et ainsi de partager les frais d'essence, de péage, etc. Et bien que relativement récent, le covoiturage est déjà en pleine mutation. À l'origine utilisé pour des trajets de longue distance, il s'adapte désormais aux déplacements urbains et notamment aux trajets domicile-travail. Des sociétés d'offres dédiées aux entreprises (Ecolutis ou encore Wayz-Up) se sont d'ailleurs déjà introduites sur le marché.

Finalement, ces nouveaux modes de déplacement ont pour point commun d'améliorer le taux d'occupation de la voiture et son taux d'usage. Et comme le signalait justement Bruno Marzloff, sociologue spécialiste des questions de mobilité à l'occasion de l'Observatoire Orange-Terrafemina sur la ville connectée : « In fine, on réalise des économies à divers niveaux : moins de voitures, moins de carburant, moins de pollution, plus de fluidité et plus d'économies ». CQFD.