Légumes et fruits : les règles de base pour – enfin – bien les conserver

Publié le Mardi 04 Novembre 2014
Sid  Hudgens
Par Sid Hudgens journaliste
Légumes et fruits : les règles de base pour – enfin – bien les conserver
Légumes et fruits : les règles de base pour – enfin – bien les conserver
Satanés fruits et légumes ! Le problème avec ces produits non industriels et qui ne s'en réfèrent qu'à la chimie naturelle, c'est bel et bien qu'ils n'en font qu'à leur tête. Impossible de contrôler leur date de péremption, alors qu'au moins une bonne vieille boîte de conserve, ça ne prend jamais son consommateur en traître… Il n'empêche et pour d'incompréhensibles questions de saveur, de fraîcheur et de qualité nutritive, on ne peut s'en passer. Autant savoir, dès lors, les chouchouter.
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Tss… Tss… Ne faites pas mine de ne pas savoir de quoi on parle, hein ? D’ailleurs, si c’était le cas, vous ne seriez pas entrain de lire, avec une fébrilité non feinte, cet excellent article. Car, oui, en France, pays riche s’il en est, on a pour fâcheuse habitude de balancer aux ordures pas moins de 20 à 30 kilos de produits alimentaires non consommés et ce, par an et par ménage. Ce qui, mazette, n’est pas rien. Un autre chiffre pour le moins parlant ? En 2011, la FAO – Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture – a évalué le gaspillage alimentaire à près d’un tiers le volume de nourriture produit au niveau mondial pour la consommation humaine. Un bon tiers, bon sang de bonsoir ! De quoi énerver passablement ministres de la République qui en perdent leur latin et autres grands chefs toujours prompts à s'égosiller à la télé. Et ne nous dites pas que vous n’avez rien à voir là-dedans (nous non plus d’ailleurs, mais ne nous dispersons pas…).

On ouvre enfin le frigo et là, c'est le drame

Bref, vous avez beau jeu de vous rendre religieusement au marché tous les samedis matins et vous ne ratez jamais l’occasion de rappeler ô combien il est crucial pour le devenir de notre bonne vieille Terre de n’acheter que des fruits et légumes dits « de saison », m’enfin… Si c’est pour en bazarder honteusement la moitié, il n’y a pas de quoi pavoiser. Oh, on la connaît votre excuse, le joker maison, la justification suprême… Vous ne fatiguez pas à la bafouiller, on vous la ressort d’une traite : « J’étais débordée cette semaine, vraiment pas eu le temps de me mettre aux fourneaux et puis, avec le petit qui était encore malade… Bon, en fin de semaine, j’ai enfin ouvert le frigo et c’était tout pourri ».

Maman, j'ai gâché le pâtisson

Tout cela est, excusez du peu, un peu trop facile et il s’agirait de mettre fin, une bonne fois pour toutes, à la gabegie. Et tant qu’on y est, changer de primeur aussi. Car, lui aussi se moque royalement du monde ! Parce que même garder n’importe comment dans la cuisine, vos fruits et légumes frais ne sont pas censés s’avarier au premier coup de chaud. Une fois cette résolution prise, et un primeur de qualité enfin localisé, ne reste plus qu’à suivre les règles les plus élémentaires de bonne conservation. On vous les énumère ici et tout de suite. Car, plaisanteries mises à part, si travailler, c’est trop dur et voler, c’est pas beau, gâcher, c’est quèqu' chose qu’on devrait pas faire… Vraiment.

Règle numéro 1 : Tous les fruits et légumes ne se conservent pas de la même façon (et oui, sinon, ça serait trop facile). Et votre rutilant frigo – acheté à grands frais, celui « à froid brassé » – n’est pas toujours votre meilleur ami. Certains des délicats produits achetés ne peuvent ainsi pas blairer le froid, type banane, melon, fraise et tomate…

Règle numéro 2 : Ah la vie au grand air ! Question d’habitude, ces aliments qui nous veulent que du bien ont, le plus souvent, un grand besoin de respirer. La plupart des fruits et légumes n’apprécient donc guère la promiscuité. Certains mêmes vont jusqu’à mettre en danger la bonne santé de leurs voisins en cas de trop grande proximité, une question d’éthylène qui augmenterait la maturation de ceux qui auraient le malheur de les approcher d’un peu trop près. Et parmi ceux qui détiennent ce pouvoir maléfique, arrivent en tête de liste banane, melon, tomate (encore eux !) mais aussi avocat, pomme, poire, pêche et nectarine. Notez bien les noms de ces fichus gredins…

Règle numéro 3 : De grâce, laissez-les bien crados comme trouvés sur les étals, la terre étant aussi nourricière que de bonne compagnie. S’il s’agit évidemment de les rincer avant toute consommation (on n’est pas non plus des sagouins), rien ne sert de se hâter. Le grand bain ne se fait qu’in extremis pour la simple et bonne raison que les rincer avant a pour fâcheuse conséquence de les faire mûrir trop vite. Ce qui est l’exact opposé de l’effet recherché…

Règle numéro 4 : Faites preuve de négligence d’un côté, mais d’une extrême propreté de l’autre. On s’explique, ce n’est pas parce que vos fruits et légumes sont de vrais petits souillons, que leur chambre – à savoir, pour la majorité, le bac à légumes – doit être de même. Bien au contraire, ce lieu à la température si douce et pondérée, comparé aux hauteurs glaciales de votre réfrigérateur, ne peut souffrir de la présence du moindre grain de sable, du plus infime monticule de terre. Avec le même zèle, chasser toute présence de condensation. « Inspecter, nettoyer et sécher », plus qu’une devise, un véritable sacerdoce !