« Betty Coton » : le récit d'un viol scandalise les parents d'élèves de CM1-CM2
Il avait reçu le prix Aficion'ados de Mont-de-Marsan en 2007 mais il crée aujourd’hui la polémique. Publié chez Actes Sud Junior, le roman sur l’esclavage de Corinne Albaut intitulé « Betty Coton » a jeté le trouble dans l’école primaire Marcel Cachin de Morsang-sur-Orge, dans l’Essonne, comme le révèle Le Parisien dans son édition de mardi. Lu dans sa totalité fin janvier par un enseignant à des élèves de CM1-CM2, il contient un chapitre qui décrit en des termes crus le viol de la jeune héroïne à l’aide d’un coupe-papier.
Profondément choqués par ce choix pédagogique à direction d’enfants âgés de 9 à 11 ans, des parents d’élèves ont décidé de créer le Collectif de parents indignés (CPI) et de mettre en ligne une pétition, qui compte actuellement 380 signatures. Pour Sébastien Narme, le président du CPI interrogé par le journal, « avoir lu de tels passages, avec des détails sexuels aussi barbares, sans que les parents ne soient au courant ou les enfants préparés, est totalement contre-productif ». Un collègue de l’enseignant incriminé a jugé « totalement disproportionné » de « réduire son travail à la lecture de cette scène, certes violente », comme il l’a expliqué au quotidien.
De son côté, l’auteur Corinne Albaut, contactée par Le Parisien, s’est dite « embêtée » par cette affaire, et « catastrophée » que son livre ait été lu à un tel public, précisant qu’il s’adresse « aux adolescents à partir de 13-14 ans, selon leur maturité », à des collégiens donc. Elle estime ne pas pouvoir être tenue pour responsable du « mauvais usage que fait cet enseignant de mon livre ». D’après le journal, « Betty Coton » ne figure pas dans la liste de livres, purement indicative, que fournit l’Éducation nationale aux enseignants, pour chaque cycle du primaire. Le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, n’a pas tardé à réagir en décidant mardi de saisir l’inspection académique de l’Essonne. Il est « indigné et choqué par les passages crus lus en classe », a précisé le ministère de l’Éducation nationale.
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Élodie Vergelati
(Source : Le Parisien du 06/03/12, AFP)
Crédit photo : iStockphoto
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