Rentrée scolaire : les pires souvenirs des profs

Publié le Mardi 04 Septembre 2012
Rentrée scolaire : les pires souvenirs des profs
Rentrée scolaire : les pires souvenirs des profs
C'est aujourd'hui que les élèves reprennent le chemin de l'école. Mais ce jour J est aussi source d'angoisse et de stress pour ceux qui enseignent ! Voici quelques témoignages de professeurs, qui nous racontent leur pire souvenir de rentrée des classes.
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Anne, prof de maths et de biologie à la retraite
La rentrée c'est surtout des bons souvenirs : retrouver les collègues, commencer une nouvelle année avec plein de projets, découvrir ses élèves, ceux que l'on connaît et les petits qui commencent... La routine revient parfois rapidement mais j'ai toujours vécu ce temps comme un bon moment. Une année, arrivant en fin de carrière, je demande et obtiens un mi-temps, et je rêve de tout ce que je vais pouvoir faire à côté de mon travail. Arrive le jour de la rentrée : je découvre que mon emploi du temps est un vrai gruyère ; je dois être présente tous les jours du matin au soir. Fini le rêve !


Alexandre, prof de lettres et de langues anciennes

Il y a très longtemps, pour ma première année d'enseignement, alors que l'on m'avait bien expliqué qu'il ne fallait pas rater sa première impression devant les élèves, j'ai cru avoir ruiné mon entrée. Jeune professeur, on appréhende beaucoup cette confrontation - la nuit précédente avait été horrible... Après avoir expliqué avec beaucoup de sérieux le programme annuel, la méthode de travail en classe de seconde, tous mes effets ont été ruinés par mon pied qui a malencontreusement buté sur l'estrade (il y en avait encore à l'époque) et je me suis étalé avec mes papiers en main... Très éprouvant pour un jeune professeur !

L'année d'après, j'avais rencontré ma directrice d'établissement quelques jours avant la rentrée, et elle m'avait annoncé un service composé de classes de seconde et de langues anciennes. J'ai travaillé d'arrache-pied pendant les jours précédant la rentrée, pour découvrir à la prérentrée que les classes de secondes étaient devenues des classes de première et que je n'avais plus que du français... J'ai dû passer la nuit à préparer un semblant de programme pour avoir quelque chose de structuré à annoncer aux élèves.

Blandine, professeur des écoles
Ma première rentrée des classes en tant que titulaire : j’étais hyper stressée, forcément. Je fais rentrer tous mes élèves, je me présente et explique ce que j'attends d'eux pour cette année scolaire... et là, quelqu'un toque et rentre. « Bonjour, je suis inspecteur de l'éducation nationale, je viens compter vos élèves pour être sûr que vous n'en ayez pas en trop sur votre liste. Une ouverture de classe, ça se mérite ! » Pour la mise en confiance, c'était top !

Côme, prof de SVT
Il y a quelques années, j'ai connu la prérentrée la plus courte de ma carrière, peut-être même de l'histoire des prérentrées : une demi-heure de réunion pour découvrir que des élèves de TS ayant échoué au baccalauréat ne pouvaient pas redoubler dans le lycée et se retrouvaient sans affectation. Assemblée générale, départ de tout le monde pour manifester devant le rectorat en ce jour de prérentrée, et décision de ne pas accueillir les élèves le lendemain (décision discutable et diversement suivie). La rentrée s'est faite dans une pagaille indescriptible, une atmosphère de grève printanière, des réunions, des interviews à la presse et beaucoup de difficultés à mettre tout le monde au travail par la suite. Mais tout s'est bien fini pour les élèves redoublants, ils ont trouvé des places !

Catherine,  professeur des écoles
C’était une rentrée en maternelle petite section, une petite fille ne voulait vraiment pas rester en classe. Je l'ai prise dans mes bras pour la consoler et la rassurer, elle n'a rien trouvé de mieux que de me vomir dessus... Heureusement j'avais une ATSEM (Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles) pour m'assister, j'ai pu aller me laver tant bien que mal mais je suis restée toute la matinée avec cette odeur sur moi, pas très agréable... La petite fille, elle, ne pleurait plus, c'était au moins ça de gagné.

Olympe, enseignante stagiaire en lettres modernes :
Quelle rentrée peut être pire que la première rentrée, qui plus est dans l'académie de Créteil ? Quand on est professeur stagiaire et qu'on n'a pas eu la chance d'être formé, on est vierge de tout si bien que tout nous inquiète et nous terrifie. Si pire souvenir il y a, c'est bien cette appréhension d'avant le grand saut, et ce sera sans doute encore la première prise de parole devant trente collégiens révoltés (dans le meilleur des cas) sinon indifférents. Le tout est de rester bien concentré, de ne pas se laisser envahir par le stress et surtout, de ne pas trébucher sur l'estrade !

Sébastien, instituteur et directeur d’école
Ma pire rentrée, c'est celle où je me suis retrouvé sans affectation. La veille de la rentrée, mon inspection m'a appelé pour me demander de me présenter dans une école près de chez moi en attendant d'être affecté. Le matin de la rentrée, je débarque dans cette école où personne ne m'attendait. Je me suis retrouvé seul au milieu de la cour à regarder mes collègues accueillir leurs élèves. Me voyant perdu, la directrice m'a demandé d'aller faire quelques photocopies et de répondre au téléphone.

Je devais aller la déranger dans sa classe toutes les vingt minutes pour lui passer les messages et à chaque fois, elle demandait à ses élèves de se lever. Après deux messages, je n'ai plus osé les déranger. Cette directrice à l'ancienne avait fait faire du tricot à ses élèves pour le premier jour de classe. Ça m'avait pas mal surpris quand je suis venu lui apporter un message et que j'ai vu tous ses élèves avec des aiguilles à la main...

Crédit photo : Photos.com

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