Adoption : pourquoi ce sera dans tous les cas difficile pour les couples homo

Publié le Vendredi 07 Décembre 2012
Adoption : pourquoi ce sera dans tous les cas difficile pour les couples homo
Adoption : pourquoi ce sera dans tous les cas difficile pour les couples homo
Si le projet de loi prévoit d'ouvrir l'adoption aux couples homosexuels, l'Agence française de l'adoption met en garde : il serait fort possible que les dossiers de ces familles ne soient pas acceptés par les pays étrangers.
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Alors que le mariage pour tous et l’accès à l’adoption pour des couples de même sexe font débat, l’Agence française de de l’adoption (AFA) s’inquiète. Sa directrice générale Béatrice Biondi, auditionnée à l'Assemblée nationale jeudi 6 décembre sur ce projet de loi, a fait part de ses préoccupations quant à la possibilité que certains pays étrangers puissent refuser les dossiers de demande d’adoption provenant de couples homosexuels. En effet, comme l’a rappelé Arnaud Del Moral, chef du service international de l'AFA, « moins d'une vingtaine de pays autorisent l'adoption par des couples homosexuels, soixante-dix condamnant l'homosexualité ». Par ailleurs, l’AFA redoute que certains pays ne soient de plus en plus sévères sur l’adoption par des célibataires, quitte à progressivement leur fermer l’accès à l’adoption. « La Russie, par exemple, est très attentive au suivi des enfants adoptés », a pointé Béatrice Biondi. Et de soulever que si le pays découvre que des homosexuels adoptent en célibataire avant de se marier, « cela pourrait entraîner des questionnements autour de la dissimulation d'informations ».

Seulement trois pays étrangers acceptent l’adoption pour les couples gays

Si, contrairement à des organismes privés, l’AFA ne peut pas refuser de dossiers s'ils répondent aux conditions requises, les débouchés sont donc minces. Pour l’heure, l’agence nationale a identifié uniquement trois pays auxquels elle pourrait transmettre les dossiers de couples de même sexe : l'Afrique du Sud, quelques États du Brésil et des États-Unis. Or dans ces derniers, les profils des enfants proposés à l’adoption sont complexes, comme le rappelle Arnaud Del Moral : « ils ont plus de sept ans et sont souvent atteints de pathologies ». Autre frein pour les familles homoparentales, les frais des adoptions dans ces pays : un coût qui varie entre 18 000 et 25 000 euros pour les frais d’intermédiation, auquel il faut ajouter les frais d’avocat et les déplacements. Une enveloppe loin d’être à la portée de tous.

Crédit photo : Lifesize

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