Dès 18 mois, les enfants savent quand leurs parents mentent

Publié le Vendredi 18 Octobre 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Dès 18 mois, les enfants savent quand leurs parents mentent
Dès 18 mois, les enfants savent quand leurs parents mentent
Selon une étude menée par l'Université Concordia, au Canada, les enfants auraient la capacité, dès leurs 18 mois, de détecter si leurs parents leur disent, ou non, la vérité. Ce sont les expressions du visage qui trahissent leurs géniteurs, les tout-petits étant capables de détecter quand elles ne concordent pas avec leurs paroles.
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Selon une étude menée par l'équipe du Professeur Diane Poulin-Dubois de l'Université de Concordia, au Canada, et publiée dans la revue Journal of the International Society on Infant Studies, rien ne sert de mentir aux enfants pour leur faire avaler que non, il ne sentira rien quand on lui fera sa piqûre de vaccin. Dès l'âge de 18 mois, les enfants auraient la capacité de détecter les mensonges et autres petits arrangements avec la vérité proférés par leurs parents.

« Les résultats de nos recherches montrent que les bébés ne sont pas dupes quand on essaye de leur faire croire que quelque chose de douloureux ne l'est en fait pas, explique la psychologue Poulin-Dubois au Dailymail. Les adultes essaient souvent de protéger les bébés de la détresse en plaquant sur leur visage une expression heureuse après une expérience négative. Les bébés connaissent la vérité : dès 18 mois, ils peuvent implicitement comprendre les émotions correspondant aux évènements. »

Les bébés, fins observateurs

Le professeur Poulin-Dubois et sa collaboratrice, le Dr Sabrina Chiarella, ont testé leur théorie sur 92 enfants âgés de 15 à 18 mois qui ont été soumis à plusieurs scenarii : dans le premier, un chercheur présentait un jouet aux enfants tout en simulant la tristesse. Dans le second, il exprimait la douleur en faisant semblant de s'être fait mal au doigt.

Il s'avère que les enfants âgés de 15 mois n'ont pas montré de différence significative dans les réactions aux évènements : face à la tristesse comme à la douleur, leur expression faciale prouve qu'ils éprouvent de l'empathie.

En revanche, les bébés de 18 mois ont bien saisi que dans le premier scénario, l'expression du visage du chercheur ne correspondait pas à la scène qui se déroulait. Ils ont aussi montré qu'ils éprouvaient de l'empathie, mais seulement lorsque l'expression triste du chercheur était justifiée. « La capacité à détecter la tristesse et à réagir en fonction ce cette dernière prouve une implication évolutive de l'enfant, explique le Dr Chiarella. Toutefois, pour que l'expérience puisse effectivement fonctionner dans le monde social, les enfants ont besoin de développer leur capacité à comprendre les comportements des autres en déduisant les sentiments qu'ils peuvent éprouver. »

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