Les garçons, plus sensibles à l'environnement familial que les filles

Publié le Jeudi 08 Décembre 2011
Les garçons, plus sensibles à l'environnement familial que les filles
Les garçons, plus sensibles à l'environnement familial que les filles
Une récente étude américaine sur l'influence de l'environnement social sur les différences de comportements entre les filles et les garçons à l'école, vient de révéler que ces derniers étaient plus souvent sujets aux exclusions scolaires que les filles. De plus, selon l'étude, une exclusion scolaire réduirait de 9% les chances d'être diplômé.
À lire aussi


Marianne Bertrand, professeur d’économie à la Booth School of Business de l’Université de Chicago (USA), s’est intéressée à la différence entre les sexes et l’impact de l’environnement social sur les résultats scolaires. Et ce qui ressort de son étude, réalisée auprès de 20 000 garçons et filles entrés en maternelle en 1988, est étonnant. En effet, « près d’un garçon sur quatre a déjà été exclu avant la fin du collège, alors que ce chiffre n’est que d’une fille sur dix » indique Marianne Bertrand. Et d’après l’enquête, une exclusion réduirait les chances de terminer le lycée de 17%, d’aller à l’université de 16% et d’être diplômé de 9%.

Pour les chercheurs, la raison de cette différence du taux d’exclusion entre les filles et les garçons est notamment expliquée par l’environnement familial. Ainsi, des garçons élevés par un seul parent, ou simplement hors du cadre de la famille traditionnelle, rencontrent beaucoup plus de difficultés au niveau du développement non cognitif. L’étude démontre à ce propos que pour les enfants arrivant en fin d’école primaire, les différences entre les filles et les garçons pour extérioriser (dispute, colère, bagarre etc.) les problèmes sont quasiment deux fois plus importantes pour ceux élevés par une mère seule que pour ceux élevés par deux parents. Mais le développement cognitif des garçons, à l’inverse des filles, semble étroitement associé à l’investissement personnel de la part des parents. Une hypothèse probable pour Marianne Bertrand, car selon elle : « dans l’ensemble, nos découvertes suggèrent fortement que le manque de capacités non cognitives chez les garçons n’est pas uniquement biologique, mais dépend grandement des influences environnementales, en particulier familiales ».

À noter que contrairement aux idées reçues, les chercheurs ayant réalisé cette étude n’ont pas pu établir de lien entre comportement scolaire et comportement à la maison. Ainsi, le fait pour un enfant d’être entouré de camarades turbulents à l’école n’aura donc pas d’impact sur son comportement à la maison.

Alexandre Roux

(Source : santenews.eu)

Crédit photo : Stockbyte

VOIR AUSSI

Éducation : « La théorie du genre bouleverse les stéréotypes des adultes »
Science génétique : Les bénéfices du sport inégaux selon les gènes
Guerre des sexes : STOP !
Éducation : l'identité sexuelle en débat dans les manuels scolaires