Baisse de la fertilité masculine et hausse des cancers du testicule

Publié le Mardi 21 Février 2012
Baisse de la fertilité masculine et hausse des cancers du testicule
Baisse de la fertilité masculine et hausse des cancers du testicule
Dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié mardi, des médecins voient dans l'augmentation forte, ces cinquante dernières années, des cancers du testicule un problème de santé publique. Dans un contexte général de baisse de la fertilité masculine, ils prônent la mise en place en France d'une surveillance de la production et de la qualité du sperme.
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Depuis les cinquante dernières années, les cancers du testicule connaissent une augmentation forte « clairement établie » dans les pays développés, comme le rappellent des médecins dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié mardi. Ils y voient un problème de santé publique, qui s’inscrit dans un contexte plus général de baisse de la fertilité masculine, avec l’altération de la qualité du sperme, et la hausse des malformations génitales masculines. Le cancer du testicule est une maladie relativement rare, qui représente 1 à 2% des cancers chez l’homme mais qui constitue le premier cancer de l’homme jeune, âgé de 20 à 35 ans. On dénombre, en France, « plus de 1.500 nouveaux cas de cancer du testicule par an, avec des conséquences importantes pour ces hommes quant à leur fertilité ultérieure », notent Marie Walschaerts et ses collègues du CHU de Toulouse.

D’après eux, la perturbation du développement des organes génitaux masculins pendant la vie fœtale ne peut pas constituer la seule hypothèse explicative de cette hausse des pathologies de l’appareil reproducteur et de ses déficiences en termes de fertilité. Ils plaident donc pour une « surveillance de la santé reproductive de l’homme » afin « d’identifier les véritables facteurs de risque environnementaux et génétiques ». Pour l’instant, la détermination de l’impact exact de l’environnement au sens large (exposition prénatale, post-natale, mode de vie …), couplé à l’exposition à des facteurs de risque, sur l’appareil reproductif masculin reste au stade des conjectures. Yao Kudjawu et ses confrères de l’Institut de veille sanitaire (InVS) ont relevé des taux plus élevés de patients opérés du cancer du testicule en Alsace, Lorraine, Bretagne et Pays de la Loire, sans pouvoir éclaircir cette « disparité régionale ». De même, les variations géographiques sont observées dans les cas des malformations génitales (hypospadias, cryptorchidies) et de la baisse de la qualité du sperme, qui touche par exemple les candidats au don du sperme à Paris.

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Élodie Vergelati


Avec AFP
Crédit photo : Fuse

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