OGM : la France veut stopper d'urgence la culture du maïs MON810

Publié le Mardi 21 Février 2012
Le gouvernement français a demandé lundi à la Commission européenne de suspendre d'urgence la culture du maïs OGM MON810 dans toute l'Union européenne, en raison des risques qu'elle ferait courir à l'environnement. De nouvelles études scientifiques ont mis en évidence l'apparition d'un phénomène de résistance de certains insectes à la toxine contenue dans ce maïs, ce qui pousse les producteurs à multiplier les protéines insecticides dans leurs produits.
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La Commission européenne a reçu lundi une demande du gouvernement français de suspendre d’urgence dans toute l’Union européenne la culture du maïs OGM MON810, produit depuis 14 ans, essentiellement en Espagne. C’est ce qu’a annoncé la ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet via un communiqué ministériel et sur son compte twitter, parlant de « promesse tenue ». Il s’agit là du dernier cheval de bataille de la ministre avant sa démission, effective dans la semaine, pour occuper à plein temps le poste de porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy à la présidentielle.

La France avait déjà adopté en février 2008 une clause de sauvegarde pour interdire la culture sur son territoire du maïs OGM MON810, mais la mesure avait été invalidée par la Cour européenne de justice de Luxembourg et par le Conseil d’État. La nouvelle requête va plus loin puisqu’elle vise l’interdiction pure et simple sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne (UE).

De nouvelles études scientifiques, notamment un avis de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (AESA) datant du 8 décembre 2011, ont mis en évidence les « risques importants » que présente la culture du maïs OGM Bt11 pour l’environnement. Certes, ces conclusions portent sur un maïs différent du MON810 incriminé, mais la ministre estime que ces résultats sont « transposables au Monsanto 810 ». Parmi ces problèmes, elle a relevé le phénomène de résistance de la faune, notamment les insectes, à la toxine présente dans le MON810, ce qui pousse les producteurs de maïs à multiplier les protéines insecticides dans leurs produits.

« Si l'Union européenne n'agit pas, on peut prendre une clause de sauvegarde », a expliqué la ministre. C’est ce qu’ont déjà fait six pays européens : Allemagne, Hongrie, Bulgarie, Autriche, Grèce, et Luxembourg. La multinationale Monsanto a demandé le renouvellement de l’autorisation de la culture du MON810 mais sa requête n’a pas encore été soumise aux États. Le processus d'autorisation des OGM est actuellement dans l'impasse, car aucune majorité n'est jamais trouvée entre les 27 de l’UE.

Élodie Vergelati

Avec AFP
Crédit photo : AFP

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