Cytotec : pas si dangereux répondent les gynécologues à l'ANSM

Publié le Vendredi 01 Mars 2013
Cytotec : pas si dangereux répondent les gynécologues à l'ANSM
Cytotec : pas si dangereux répondent les gynécologues à l'ANSM
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) dénonce la mise en garde de l'ANSM contre le Cytotec, un médicament anti-ulcéreux utilisé chez les femmes enceintes pour déclencher l'accouchement.
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Alors que l’Agence du médicament (ANSM) recommande de prendre des précautions dans l’usage du Cytotec, un médicament qui agit contre l’ulcère et largement détourné pour déclencher des accouchements, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a critiqué cette mise en garde jugée excessive jeudi dernier. Lundi 25 mars, l’ANSM dénonçait dans un communiqué, sans avoir pris connaissance de l’opinion de la profession, l'usage de ce médicament, désormais prescrit hors autorisation de mise sur le marché (AMM). L'agence du médicament évoquait ses inquiétudes liées aux risques de rupture de l’utérus, d’hémorragies et de troubles du rythme cardiaque du fœtus dont la mère et l’enfant pourraient être victimes.

Que reproche le CNGOF à ce « rappel à l’ordre » ? Tout d’abord, les gynécologues-obstrétriciens dénoncent l’utilisation abusive du principe de précaution par les Autorités de santé. D’après les gynécologues, l’argumentation de l'ANSM sur l'absence de sécurité du misoprostol n’est pas justifiée. Les données récoltées sur l'effet de cette molécule dans le déclenchement du travail sont pourtant aujourd'hui nombreuses. « Elles reposent sur des études académiques, françaises et étrangères, à défaut d'études réalisées par les laboratoires eux-mêmes », explique le Collège des gynécologues. Par ailleurs, les gynécologues critiquent la réaction de l'ANSM qui « enfonce des portes ouvertes », ignorant les « Recommandations pour la Pratique Clinique » auxquelles participent les gynécologues-obstétriciens dans le but d'améliorer autant que possible les conditions du déclenchement du travail. Enfin, le CNGOF a déclaré qu'il continuerait d’agir en privilégiant les échanges et le dialogue entre professionnels afin de permettre la réalisation des travaux de sa commission « Hors AMM ».

Alice Bidet

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