Pratiques sexuelles : révolution sous la couette ?

Publié le Mardi 15 Mai 2012
Pratiques sexuelles : révolution sous la couette ?
Pratiques sexuelles : révolution sous la couette ?
Dans cette photo : Eve
Il semble que des choses tout à fait révolutionnaires aient lieu à l’heure actuelle, oui, des changements de positions et de pratiques. Explications de notre experte Sophie Bramly.
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En avril, le magazine américain Esquire avait révélé que la position préférée des hommes est l’amazone (la femme sur l’homme), qui obtient 2% de plus que la célèbre position du missionnaire, avec 30% des votes. Lorsque l’on sait que la position du missionnaire était la position préférée des hommes occidentaux depuis Adam et Eve, car elle maintient la femme sous le contrôle de l’homme et que la religion catholique n’a cessé d’encourager à limiter les activités sexuelles à cette seule pratique, on est en droit de se demander d’où vient cette stupéfiante révolution ?

Les faits ne s’arrêtent pas là : dans l’enquête récemment publiée par Philippe Brenot (anthropologue et sexologue), dans son livre « Les hommes, le sexe et l’amour », les hommes sont 88% à trouver beau le sexe de leur partenaire et à en aimer le goût et l’odeur. Ce que confirme Esquire dans une autre étude : 8 hommes sur 10 préféreraient faire des cunnilingus à recevoir des fellations. Quand on sait à quel point « la pipe » était, depuis la nuit des temps, un idéal absolu, le parangon des rapports masculins, on en reste coi. En effet, l’homme livre ce qu’il a de plus intime, une acceptation sans réserve de la femme de la forme et de l’odeur de son pénis, et voir la partenaire uniquement occupée à le faire jouir, voir le plaisir qu’elle prend à le faire (en principe) en étant exempt de toute charge de performance, on est en droit d’être perplexe en lisant la nouvelle.

Les rôles seraient-ils inversés ? Assiste-t-on à l’arrivée de l’homme du XXIe siècle, dévoué au plaisir féminin au détriment du sien ? Ou bien ferait-on mieux de s’inquiéter en lisant ailleurs (étude Ipsos) que 39 % des hommes préfèrent les nouvelles technologies, devant le sexe qui n’obtient que 36% ? De même, selon une étude réalisée par Brigitte Grésy et Sylviane Giampino pour le Medef, les cadres et dirigeants d'entreprise préfèrent leur travail (sans compter les heures) à leur vie privée.

Je dirais que nous en sommes au partage d’un territoire qui demande à chacun de réviser ses objectifs, et de prendre le temps de s’accoutumer aux nouvelles règles du jeu. Pour reprendre les mots de Sun Tsu dans L’art de la guerre, « la passivité signifie attendre une opportunité, l’activité c’est la victoire elle-même ». Les femmes dEvenues actives, les hommes réajustent leur façon de voir et s’ils ont la courtoisie de laisser les femmes mener la danse, ils apprécieront sans doute que celles-ci continuent de manifester un vif intérêt pour leur phallus… Ce qui pourrait aussi les faire rentrer plus tôt de leur travail.

Crédit photo : Comstock

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