Slut-shaming : pas de quartier pour la femme libérée

Publié le Lundi 10 Juin 2013
Slut-shaming : pas de quartier pour la femme libérée
Slut-shaming : pas de quartier pour la femme libérée
La stigmatisation de la femme sexuellement libérée, ou « slut-shaming », est un sport mixte. Une étude de l'université Cornell (États-Unis) montre que quand il s'agit de juger les mœurs sexuelles des unes et des autres, les femmes entre elles sont beaucoup plus sévères que les hommes. La "salope" a toujours mauvaise réputation quand le mâle et ses conquêtes impressionnent.
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Pas de répit pour les accros du sexe, les épicuriennes ou les indécises qui multiplient les partenaires sexuels à l’envi et sans complexes. La société toute entière les regarde d’un œil désapprobateur, les hommes comme les femmes se livrent explicitement ou inconsciemment à ce que les Américaines ont appelé slut-shaming. C’est ce que démontre une étude de l’université Cornell (New York,
États-Unis), publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships.

La femme aux 20 partenaires sexuels jugée moins compétente

Un groupe d’ étudiantes a été invité à lire le portrait ébauché d’un personnage fictif appelé « Joan ». Leurs sentiments à propos de sa personnalité ont été analysés. Dans le premier groupe interrogé, Joan était décrite comme une femme ayant eu deux partenaires sexuels dans sa vie. Pour le deuxième groupe, Joan en avait eu une vingtaine. L’étude révèle que les femmes –même les femmes qui sont elles-mêmes sexuellement très libres- portent un regard très dur sur la Joan aux 20 partenaires : moins compétente et moins stable émotionnellement que la Joan version sage…


Jim, volage et tout puissant

En parallèle, les chercheurs ont proposé à l’appréciation d’un groupe d’étudiants deux portraits différents d’un certain « Jim » : l’un avait multiplié les partenaires, l’autre n’avait connu  sexuellement que deux femmes. C’est évidemment le Jim dévergondé qui remporte l’adhésion des hommes interrogés, qui l’imaginent plus compétent et plus stable émotionnellement que le Jim version prude. Les chercheurs soulignent aussi que les hommes interrogés perçoivent le Jim sexuel comme une menace pour leur propre sécurité sexuelle, mais que cette menace ne se traduit pas par une perception de Jim comme une mauvaise personne.

L’étude n'est pas allée jusqu'à sonder le jugement des hommes sur les femmes sexuellement libres, tout simplement parce que de nombreuses études démontrent déjà que les femmes très désinhibées déplaisent et sont écartées par les potentiels partenaires. Même si ceux-ci s’en défendent et déclarent apprécier que certaines barrières tombent pour encourager les rapports sexuels occasionnels, ils ont beau aimer le « fait » qu’une femme ait envie de sexe, « cela ne signifie pas qu’ils apprécient la femme elle-même », conclut la blogueuse Amanda Hess sur Slate.com

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