Les hommes sont complexés par leurs testicules

Publié le Vendredi 02 Mai 2014
Les hommes sont complexés par leurs testicules
Les hommes sont complexés par leurs testicules
Les expressions populaires véhiculent l'idée qu'un homme, un vrai, est un homme « qui en a », sous entendu, des testicules, qui sont symbole de la virilité, et également du courage. Devant cette forfanterie, les femmes n'ont généralement pas conscience que cela cache bien souvent des insécurités et que, comme elles, ils sont aussi peu sûrs de la façon dont elles sont perçues par la gente féminine, qu'elle-même s'agissant de ses seins ou de sa vulve.
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L'année dernière, Nancy Smith, une Américaine qui a longtemps été dessinatrice médico-légale pour la police d'Encino (quartier de Los Angeles), a entrepris une démarche tout à fait étonnante, qui ressemble à une parodie des savons Dove, faisant aux femmes la démonstration de leur beauté.

"Elles ressemblent à un sac de vieux chiffons"

Dans un grand loft, elle a installé une table à dessin qui tourne le dos à un fauteuil. Les deux espaces sont séparés par un grand drap blanc, pour que les hommes assis ne sachent rien d'elle et parlent comme dans un confessionnal. Elle les interroge sur la façon dont ils perçoivent leurs testicules, et les dessine une première fois en fonction de leurs descriptions. Pour Kirk, par exemple, « elles ressemblent à un sac de vieux chiffons » ou  « à une grenouille morte qui, depuis 2 ou 3 jours, sèche au soleil ». Pour Danny, « elles sont plus fripées qu'avant », pour James « Ma mère m'a toujours dit que j'avais des couilles qui pendaient », et pour  Jamar, qui n'a pas l'air d'avoir plus de trente ans, « Plus je vieillis plus elles sont fatiguées ».

Elle a ensuite demandé aux mêmes participants de montrer leurs testicules à des hommes et des femmes, pour qu'à nouveau elle les dessine selon leurs descriptions. « Ces testicules étaient belles et bien rondes », selon une femme et « mignonnes » selon une autre … Des descriptions à nouveau assez détaillées pour que Nancy Smith puisse les redessiner sous un nouvel éclairage. Une fois les deux séries de dessins finies, elle a montré à chaque homme les doubles dessins de leurs testicules. Sans exception, les glandes génitales dessinées étaient belles vues par un tiers et nettement moins séduisantes vues par ceux à qui elles appartiennent. Au point que James, incroyablement ému par la différence entre celles qu'il a décrites et celles que d'autres ont décrit pour lui, a dit : « ces couilles sont en colère et elles n'ont pas d'amis ! Tandis que celles-ci sont vivantes, ont de l'espoir. Je devrais être plus reconnaissant de ma beauté naturelle. Cela affecte ma confiance en moi, ma façon d'interagir avec le monde, la façon dont j'élève mes enfants. Il n’y a rien de plus important que ça ».

La peur de toucher l'eau quand ils s'asseyent aux toilettes

Si sa conclusion prête à sourire, il faut savoir que les hommes se livrent moins sur leurs angoisses esthétiques, souffrent pourtant de transpirer des testicules, de savoir qu'elles doublent de volume pendant des relations sexuelles, qu'elles varient en taille d'un individu à un autre. Certains trouvent peu harmonieux leur asymétrie, ou d'avoir à les réajuster à l'intérieur de leur caleçon, car elles se coincent, et d'autres de les voir trop pendantes (risquant de toucher l'eau lorsqu'ils s'asseyent aux toilettes !).


Ils sont tous si fragiles – dans tous les sens du terme – face à leurs testicules que la boutade de George Clonney, à qui l'on demandait ce qu'il pensait de la chirurgie esthétique (« J'ai dépensé beaucoup d'argent pour que mes testicules n'aient pas de rides. Il y a une nouvelle technique à Hollywood pratiquée par beaucoup qui s'appelle 'le repassage de testicules' ») a conduit des salons à proposer le service pour la modique somme de 600$. A ce prix-là, la peau est tendue, les tâches enlevées et les poils définitivement épilés. L'histoire ne dit pas ce qu'il se passe quand les testicules changent de taille pendant l'amour, mais elle raconte bien que les fragilités sur l'apparence physique ne sont pas l'apanage d'un genre plus que d'un autre, ou – dans ce cas – d'un sexe, plus que d'un autre ...