"Minute" : le journal d'extrême droite est en liquidation judiciaire

Publié le Jeudi 14 Novembre 2013
Antoine Lagadec
Par Antoine Lagadec Journaliste
"Minute" : le journal d'extrême droite est en liquidation judiciaire
"Minute" : le journal d'extrême droite est en liquidation judiciaire
Le journal Minute, dont la dernière couverture sur Christiane Taubira fait l'objet d'une enquête pour injure publique à caractère racial, est en liquidation judiciaire. Selon le site Street Press, qui rapporte l'information, l'hedomadaire d'extrême droite est en crise depuis de nombreux mois.
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Avec sa une titrée « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane », Minute a déclenché cette semaine une véritable tempête politique et médiatique. Une provocation assumée par la rédaction de l'hebdomadaire qui voulait « se payer un coup de pub pour zéro euro ». Et pour cause, puisque le journal connaît de sérieuses difficultés financières. « Le 27 mars dernier, le tribunal de commerce de Paris prononçait la liquidation judiciaire de la SACEN, la société éditrice de l’hebdomadaire Minute, dirigée par Jean-Marie Molitor qui avec ses sociétés édite également d’autres magazines de la droite radicale », rapporte ainsi Street Press.

Avec plus de 238 000 euros de créances auprès de son imprimeur, la SACEN rencontrait depuis plusieurs mois des difficultés et s'est rapidement retrouvée en cessation de paiements. Malgré la décision de justice, le journal Minute continue pourtant en 2013. En effet, la SEJMV, une autre société appartenant au même Jean-Marie Molitor, assure depuis la publication de l'hebdomadaire.

La marque « Minute » plus enregistrée à l'INPI

Une curieuse situation qui interpelle l'un des avocats chargés du dossier cité par Street Press : « C’est au liquidateur de faire son job et de regarder comment l’actif [le titre du journal, ndlr] a été transféré d’une société à une autre » dirigée par le même gérant. Jean-Marie Molitor se défend en expliquant que la marque « Minute » n’appartenait pas à la SACEN liquidée, mais à Catherine Barnay, ancienne militante du mouvement nationaliste Ordre Nouveau et du Parti des Nouvelles Forces (PNF), et désormais directrice artistique de la revue « Causeur ».

Problème : selon les services de l’INPI, l'enregistrement de la marque, déposée en 1999, n’aurait pas été renouvelé. Une situation de vide juridique qui conduit le site d'information à ironiser : « Si le cabinet de Manuel Valls veut faire interdire « Minute », il ne lui reste plus qu’une chose à faire… déposer la marque ! ».

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