Magistrature : les femmes monopolisent le terrain

Publié le Mercredi 06 Juin 2012
Le métier de magistrat ne se conjugue plus au masculin : 80% des recrues de l'École nationale de la magistrature (ENM) sont en effet des femmes, qui sont également majoritaires en général sur les bancs des études de droit.
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Le Droit, un secteur en passe de devenir exclusivement féminin ? Selon les chiffres de l’ENM (École nationale de la magistrature), au sein de l'unique école française de formation des magistrats, les hommes manquent en effet à l’appel. Les femmes constituent ainsi 80% des recrues de l’ENM, une majorité actée depuis 1982. Une surreprésentation des femmes qui se retrouve en amont, dès le concours d’entrée à l’école, où l’on compte 84% de candidates (en 2012).

Face à cette désertion des hommes, l’ENM s’interroge et tente d’activer des leviers de séduction pour « masculiniser » ses rangs. Lors d’un récent colloque sur la féminisation de ce métier, où l’école a abordé la désaffection des hommes ainsi que l’évolution des femmes dans ce domaine, des pistes ont été abordées. « Nous pourrions avoir un levier d'action sur les deux premières années de licence où les garçons sont encore assez bien représentés, ce qui n'est plus le cas en master », note Emmanuelle Spiteri-Doffe, sous-directrice du recrutement à l'ENM.

Quant au manque d’intérêt des candidats masculins pour le métier de juge, plusieurs explications prévalent. « Le métier de juge est perçu comme moins attractif que celui d'avocat » aux yeux des jeunes. Les valeurs d’ « action, de compétition, de mobilité, de réussite sociale sont attachées à l'image du métier d'avocat » et parleraient davantage aux garçons qu'aux filles, selon Rémi Finkelstein, professeur à Paris VIII-Saint-Denis. Par ailleurs, la réputation sélective du concours de l'ENM aurait tendance à décourager les hommes.

Alexandra Gil

Avec AFP
Crédit photo : AFP

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