Journée de la gentillesse : "Il n'y a pas d'entreprise bienveillante"

Publié le Mardi 13 Novembre 2012
Journée de la gentillesse :  "Il n'y a pas d'entreprise bienveillante"
Journée de la gentillesse : "Il n'y a pas d'entreprise bienveillante"
Pour la quatrième édition de la Journée de la gentillesse ce 13 novembre, le magazine Psychologies s'est penché sur l'entreprise bienveillante : comment la définir, quelles sont les meilleures pratiques, avec quoi ne pas la confondre ? Terrafemina a posé la question à Éric Albert, coach, psychiatre et président de l'Institut français de l'action sur le stress.
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Terrafemina : Qu’est-ce qu’une entreprise bienveillante ?

Éric Albert : Il n’y a pas d’entreprise bienveillante. C’est une valeur que l’on cherche à mettre en place mais qui n’est jamais acquise. On peut l’encourager, la pousser, mais on pourra toujours être pris en défaut. C’est un chemin, une quête qui vise à améliorer la qualité de vie du salarié. Mais attention, la bienveillance n’est pas incompatible avec l’exigence, ni avec la capacité à se dire les choses, ni avec l’efficacité.

Tf : Justement, vous parlez d’efficacité. En quoi la bienveillance est-elle une clé d’efficacité dans un contexte de crise économique ?

É. A. : Plus le contexte de crise est important, plus les entreprises ont besoin de salariés qui essaient d’améliorer leur efficacité au travail. Pour cela, il faut travailler sans arrière-pensée, sans conflit interne. Pour que l’énergie que l’on va consacrer soit utilisée à travailler et non à régler ces rivalités.

Tf : Comment mettre en place ou encourager la bienveillance en entreprise ?

É. A. : Il y a quatre niveaux de leviers possibles : d’abord simplement en améliorant la vie de ses salariés grâce à des crèches d’entreprise, des massages, des conciergeries, et de bonnes conditions de travail et du matériel de qualité. Ensuite, par la mise en place de règles de respect envers les uns et les autres : ne pas envoyer de mails le soir et le week-end ou ne pas organiser une réunion après 18h30 par exemple. En troisième lieu, il s’agira d’une attitude adaptée : un manager qui n’utilisera pas son pouvoir pour avoir un comportement transgressif : en étant par exemple jamais disponible, en ne répondant jamais aux demandes de ses collaborateurs, ou encore en se mettant en colère. Enfin, c’est aussi un mode de gouvernance qui n’apparaît pas brutal, mais qui respecte et partage avec les individus.

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Crédit photo : iStockphoto

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