Télétravail : 4 idées reçues décortiquées

Publié le Mercredi 11 Décembre 2013
Télétravail : 4 idées reçues décortiquées
Télétravail : 4 idées reçues décortiquées
C'est bien connu : le télétravailleur travaille moins que les autres, se désintéresse totalement de la vie de l'entreprise et n'a jamais eu le sens relationnel. Vraiment ? On fait le point sur les idées reçues dont souffre le travail à distance.
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1. Le télétravailleur est moins productif qu’un salarié resté au bureau : FAUX


Faux et archi faux. C’est même l’inverse : les télétravailleurs sont plus productifs que les autres d’environ 22%, selon l’étude Greenworking de 2012. Et il n’y a pas là de quoi s’étonner. On connaît tous par cœur les joies de l’open space, son concert de sonneries, ses réunions impromptues et la multiplication de ses divertissements inopinés. Mieux encore, selon une étude de l'université du Texas à Austin, les télétravailleurs feraient chaque semaine en moyenne 5 à 7 heures de plus que leurs collègues restés au bureau. Mais là, les raisons ne sont pas forcément les bonnes : selon les auteurs, ces horaires s’expliquent par la possibilité pour les télétravailleurs « de caser plus facilement les heures supplémentaires dont ils ont besoin en plus de leur semaine de travail standard » parce qu’ils permettent ainsi « aux employeurs d'augmenter ou d'intensifier leurs exigences de travail ».

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2. Le télétravail est mal perçu dans les entreprises : VRAI

Et oui. Alors que l’on vient de prouver le contraire, une étude publiée la semaine dernière par le spécialiste du marché des communications d'entreprise Aastra et le spécialiste des solutions de communication mains-libres Jabra a montré que les salariés pensent en majorité que le lieu où ils sont le plus productif est le bureau (43%) et que celui où leur collègues pensent qu’ils le sont est… aussi le bureau (34%) ! Ainsi, notent les auteurs, « la perception d’efficacité du télétravailleur vue par ses collègues est inversement proportionnelle au temps passé à travailler au bureau ». En somme, il faut être télétravailleur pour penser être efficace en télétravaillant. La preuve d’un déficit d’image ? C’est ce que la suite du sondage semble, en effet, démontrer : 20% des personnes interrogées pensent que le télétravailleur est perçu comme ne travaillant pas autant que son homologue au bureau, 20% que certains pensent qu’il peut vaquer à des activités personnelles et 9% qu’il est la cible de commentaires négatifs de la part de ses collègues.

3. Les salariés ne sont pas demandeurs de télétravail : FAUX

Reprenons donc : les télétravailleurs sont efficaces, mais pensent qu’ils ne le sont pas. Leurs collègues pensent la même chose et se disent qu’ils pourraient être mal perçus s’ils télétravaillaient eux aussi. Le télétravail ne doit donc pas faire partie de leurs souhaits ? Faux. Toujours selon l’étude Aastra - Jabra, 24% des sondés estiment que l’impossibilité de télétravailler ou le refus de flexibilité pourrait les pousser à changer de job. Pour 14%, il en serait de même en cas d’impossibilité de télétravailler ponctuellement et pour 9% s’il n’existait pas de soutien aux télétravailleurs. Mais là encore, les réponses sont contradictoires : 31% pensent, par ailleurs, qu’une proximité réduite avec l’équipe en cas de travail distant alimenterait leur insatisfaction au point d’envisager de changer de travail.

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4. Les salariés en télétravail sont déconnectés de ce qui se passe dans leur entreprise : FAUX

C’est faux. Mais Il faut le reconnaître, le télétravail crée une inquiétude quant à la qualité des relations et des échanges entre collègues. Et les moyens mis à disposition tels que le téléphone ou le visio-conférence ne semblent pas être suffisants pour rassurer les sondés français : ils ne sont que 31% à estimer que ces outils permettent de se sentir plus proches, contre 70% des anglo-saxons ! Pour les auteurs, « cette différence importante montre combien la question du relationnel au travail relève de besoins psychologiques primitifs profonds, au même titre que les relations sociales au sens large ». Mais, ce n’est pourtant pas une raison pour aller trop vite en besogne : si les salariés ont peur de voir la relation professionnelle se distendre, il n’en est rien en réalité : seules 17% des personnes se disent déconnectées quand elles travaillent à distance. Et seules 1% estiment que cela a un impact négatif sur leur travail. Par ailleurs, 26% des télétravailleurs considèrent faire partie intégrante de l’équipe dans laquelle ils travaillent. Ils sont aussi 26% à estimer que cet environnement les rend plus productifs et donc plus motivés pour travailler… Allez courage, il ne reste plus qu’à convaincre votre patron.

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