Faire un discours : nos conseils pour bien parler en public

Publié le Mercredi 05 Décembre 2012
Marc Roussel
Par Marc Roussel Coach emploi

De formation Marketing, (ISSEC) et après dix ans d'expérience commerciale Marc Roussel rencontre en 987 le monde de la formation professionnelle. Il se forme au sein de cabinets de renom (Training Kaeser,...

Faire un discours : nos conseils pour bien parler en public
Faire un discours : nos conseils pour bien parler en public
Dans un cadre privé ou familial, nos maladresses sont très vite pardonnées. Mais, dans un contexte « pro », l'erreur d'élocution, le lapsus, l'hésitation, la phrase mal tournée ou la faute de tact est aussitôt pointée du doigt et alimentera les potins dont certains peuvent s'avérer cruels. Les bonnes questions à se poser pour monter au pupitre en toute légèreté.
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Le public

À qui ai-je affaire ? Dans quel état d'esprit est-il par rapport à ce que je vais dire ? À quoi sont-ils sensibles, où se porte leur principal intérêt ? (Il n'est pas idiot d'ailleurs de faire une petite enquête avant de se lancer.)

L'introduction

Évoquer un aspect qui les concerne tous ! Puis ce qui touche leurs représentants officiels et officieux. Ce peut être des remerciements aux personnes-clés. Il est aussi correct de focaliser l'attention sur une personne qui symbolise une facette propre à l'ensemble.
En bref, le public aime qu'on parle de lui de façon positive et respectueuse. Il aime l'humour à condition qu'il n'en fasse pas les frais. Au final cela doit valoriser l'assemblée.

Et si le sujet du discours concerne une situation négative ? Souligner le niveau des difficultés rencontrées et la bonne volonté déployée par le plus grand nombre. Règle d'or : ne jamais invalider les bonnes intentions du public sauf si vous aimez vraiment la bagarre.

Les supports

De très rares orateurs sont capables d'improviser un discours et ceux qui le seraient sont suffisamment pro pour s'appuyer sur un discours écrit ou une bonne trame quand ils connaissent parfaitement leur sujet.

Comment se libérer du texte ? La façon la plus simple est de le savoir par cœur. Ainsi, l'orateur peut se concentrer sur l'interprétation en restant plus naturel et capable paradoxalement d'improviser. La plupart disposent de fiches pour les informations précises et pour se rappeler les points essentiels.

Vidéoprojecteur et PowerPoint ?
L'utilisation de plus en plus courante de ces outils ne devrait pas faire oublier ces quelques règles : ne pas excéder trois messages par feuille en intégrant l'idée qu'une image parle plus qu'une série de mots. Ne pas tourner le dos au public tandis que l'on pointe son laser sur l'écran et couper l'éclairage de l'écran lorsque l'on revient au discours proprement dit.

La critique

Tandis que le positif se dissipe comme un feu d'artifice, le négatif laisse des traces profondes qui ne s'oublient pas. Il conviendra d'adapter le ton émotionnel de son discours en tenant compte de la polarisation plus ou moins positive du sujet et de l'état d'esprit du moment. Cela peut paraître secondaire jusqu'au moment où l'on traverse la scène pour se rendre au pupitre.

La structure

Au plus simple, nous devrions dire : ce que nous allons dire, le dire, puis dire que nous l'avons dit.

Voici deux variantes pour un discours incitatif : Problème/Solution ou Objectif/Moyen
1) Poser un problème ou un objectif.
2) Explorer quelques solutions ou moyens inadaptés.
3) Puis présenter une solution ou un moyen.
4) Montrer des preuves.
5) Enfin inciter à une action précise

Chaque point peut être développé et illustré d'anecdotes, d'exemples et de faits. Si on veut qu'une chose soit mémorisée, il convient de la répéter au moins quatre fois.

La forme

Le « je-vous » crée une distance entre l'orateur et son public, et risque de le faire passer pour un donneur de leçon. L'usage du « nous », l'inclus au public et réciproquement. « Nous qui sommes confrontés à… »
En bref, on utilise le « vous » pour les compliments au public, le « nous » pour le partage et le « je » pour l'anecdote ou l'humour (rire de soi).

Le look

C'est une question de conformité et de bon sens qui requiert de présenter au public l'image qu'il est en droit d'attendre de nous. Pour choquer, il suffit de se décaler… Tout est une question de dosage et d'amour du risque. Par ailleurs, découvrir que l'arrière-scène est foncée alors que nous sommes en bleu marine est une erreur logistique qui peut coûter cher. De plus, attention aux effets négatifs des arrière-plans : poubelles, affiches…

Le trac

Qui ne connaît pas le trac n'est pas orateur. La plupart du temps, il passe avec les premiers mots. Attention au piège du verre d'alcool… Cela n'arrange rien et c'est encore pire la fois suivante.

Conseils pratiques pour en limiter les effets :
-    Après s'être bien préparé, il est avisé d'avoir placé quelques visages amis dans la salle.
-    Avoir son discours et ses fiches écrits en caractère assez gros pour les lire facilement.
-   Faire quelques grimaces dans la glace et « se forcer » à sourire. À l'instar du sportif, il est utile de s'échauffer les zygomatiques si on veut utiliser l'arme la plus puissante au service du discours.
-    Faire quelques mouvements physiques, sautiller, s'étirer et se faire la voix avant d'entrer en scène
-    Bien r-e-s-p-i-r-e-r avant et pendant.
-  Une fois au pupitre, il est bon de se créer rapidement des points d'ancrage les plus larges possibles. Pour cela, balayer du regard le fond de la salle, puis de bas en haut puis les côtés de long en large puis revenir au centre de la salle. Ainsi l'orateur s'approprie l'espace et partant, place le public dans sa bulle.

Crédit photo : Stockbyte

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