Coopaname : la coopérative, une alternative intéressante à l’entreprenariat

Publié le Vendredi 19 Novembre 2010

Pour créer son activité, il ne faut pas forcément passer par la case création d’entreprise. Les créateurs peuvent choisir d’être entrepreneurs au sein d’une entreprise partagée. C’est le principe de la Coopérative d’Activités et d’Emploi Coopaname. Une de ses membres Pascale Hayter nous explique son fonctionnement.

Terrafemina : Qu’est-ce que Coopaname ?

Pascale Hayter : Coopaname a été lancée en 2004, c’est la Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE) la plus importante en France. Elle réunit 400 personnes aux compétences très diversifiées : des graphistes, des rédacteurs, jardiniers, créatrices de mode, artisans, webdesigners, consultants… Ce mode de fonctionnement concerne toutes les personnes qui souhaitent créer une activité économique sans pour autant constituer individuellement une entreprise. Entreprendre chez Coopaname, c’est choisir un environnement collectif qui valorise l'échange, le dialogue et les collaborations. Coopaname est une SCOP (Société Coopérative de Production), une société de personnes et non de capitaux. Elle est basée sur le principe de démocratie économique : une personne, une voix. Les entrepreneurs qui y adhèrent, en sont salariés et peuvent choisir de devenir associés. Mais sa vocation première reste bien que les entrepreneurs créent leur activité et réussissent à en vivre.

T.F. : Comment cette coopérative fonctionne-t-elle et quels sont les avantages de la rejoindre ?

P.H. : Coopaname est ouverte à tous. Certaines personnes viennent nous voir car elles ne savent pas trop comment lancer leur activité. D’autres ont, en revanche une idée très précise. Chez nous, chaque personne est accompagnée individuellement lorsqu’elle lance son activité et pendant tout le temps où elle exerce. Elle bénéficie de conseils individuels, participe à des ateliers collectifs, rencontre d’autres entrepreneurs et échange avec eux. Concrètement, dès que vous émettez votre première facture, vous devenez salarié en CDI de la coopérative. Vous bénéficiez alors de toutes les protections sociales qu’induit ce type de contrat. En même temps, vous êtes complètement autonome dans l’exercice de votre activité. Même si votre salaire est petit, il est lissé dans le temps de manière à assurer une certaine régularité. Vous pouvez aussi exercer plusieurs activités au sein de la coopérative et mettre en place des collaborations professionnelles, un vrai plus. Autre avantage : tous les aspects juridiques, administratifs, comptables, sont mutualisés chez Coopaname. Pour ce faire, les entrepreneurs reversent une partie de leur chiffre d’affaires, de l’ordre de 10% (uniquement lorsqu’ils en ont), à une équipe qui assure ces différents services.

T.F. : Chez Coopaname, vous rassemblez plus de 60 % de femmes. Que recherchent-elles et comment expliquer cet engouement ?

P. H. : Oui, les femmes sont majoritaires au sein de notre coopérative. C’est bien la preuve de la vitalité et de la créativité de l’entrepreneuriat féminin. Elles ont envie d’entreprendre mais sont prudentes et bien conscientes des difficultés de la création d’entreprise. L’idée est vraiment de leur donner confiance, beaucoup d’entre elles sont au chômage : elles ont des idées mais n’osent pas encore se lancer. Indéniablement le côté pratique, extrêmement convivial, le partage et l’échange séduisent les femmes. Chez Coopaname, elles gèrent leur temps comme elles le souhaitent, développent leur activité en toute autonomie et surtout elles se tissent un réseau à l’intérieur de la coopérative.

Photos, de gauche à droite : Hélène Grassin (PAULETTEABICYCLETTE) créatrice de bijoux, Pascale Hayter rédactrice et attachée de presse, Nathalie Delvolvé.