Vente à domicile : autonomie et indépendance

Publié le Mercredi 12 Mai 2010
Vente à domicile : autonomie et indépendance
Vente à domicile : autonomie et indépendance

Né dans les années 60 aux Etats-Unis, ce mode de distribution connait aujourd’hui un renouveau notable. Le statut de VDI, créé il y a bientôt 20 ans, offre de nombreux avantages. Mais attention si l’opération s’avère être intéressante, le succès de l’activité n’est hélas pas toujours au rendez-vous.

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Le principe

La carrière commerciale à portée de tous ! Particulièrement prisée par les femmes qui totalisent près de 80 % des vendeurs, la vente à domicile représente une opportunité pour trouver un emploi ou engager une reconversion professionnelle. Crise oblige, la vente directe à domicile s'est aujourd'hui renforcée. Chaque année, 200 000 personnes se laissent séduire par le concept du " shopping à la maison ". Il s'agit d'une démarche commerciale atypique qui consiste à présenter les produits que l'on vend directement auprès d'un consommateur qui organise une vente chez lui en invitant collègues, amis, voisins ou entourage. Et la formule a bien changé ! Bien loin de l'image désuète de ses débuts qui la cantonnait au public restreint de la ménagère de moins de 50 ans, des secteurs très divers se bousculent désormais au portillon. Produits de beauté, bio, lingerie, sex-toys... il y en a vraiment pour tous les goûts. Et aux dires de certains vendeurs, " la vente à domicile ne connait pas la crise ".

Les avantages

Pour accéder à la profession, aucun diplôme n'est requis. Chaque entreprise forme gratuitement ses " ambassadeurs " aux méthodes de vente. Il s'agit donc d'une solution souple à l'emploi, idéale pour les profils atypiques. Nombreux sont les étudiants, mères de familles et demandeurs d'emploi qui optent pour cette formule, source d'un revenu d'appoint. Le statut s'adapte parfaitement aux vendeurs débutants et à tous ceux qui souhaitent en faire une activité occasionnelle ou complémentaire. Le vendeur jouit d'une liberté totale d'organisation et d'une autonomie dans la recherche de sa clientèle. Ses démarches administratives sont minimes et il n'a pas d'horaires imposés. Sa rémunération (une commission qui avoisine les 25%) est directement liée à son implication et sa prestation. En outre, le statut de vendeur à domicile permet à certains de se faire une première dans la vente et de débuter dans la profession sans prendre de risque. Par la suite, ils peuvent passer distributeur privilégié puis, à terme, créer leur micro-entreprise.

Depuis la loi du 27 janvier 1993, le vendeur à domicile indépendant (VDI) bénéficie d'un statut spécifique. Le VDI n'est pas lié à l'entreprise dont il commercialise les produits par un contrat de travail. Il est soit mandataire, soit acheteur-revendeur, soit courtier. Selon le cas, il perçoit une commission ou s'octroie une marge bénéficiaire. Ces aménagements ont pour but de libérer le vendeur des contraintes habituelles de la création d'entreprise tout en bénéficiant d'un régime social, fiscal et juridique clair et sécurisant. Depuis 1995, les demandeurs d'emploi peuvent cumuler vente directe et allocations Assedic si les revenus qu'ils tirent de son activité ne dépassent pas 70% de la rémunération mensuelle brute de son dernier emploi et ce pendant une période maximale de 18 mois. Par ailleurs, le VDI peut cumuler son activité avec une retraite ou une pension d'invalidité.

Les points faibles

Bien qu'assimilé salarié du point de vue de la Sécurité sociale, le VDI ne bénéficie pas des indemnités en cas de chômage. De même, en cas de faillite de l'entreprise, il ne bénéficie pas de la garantie sur salaires et des éventuelles indemnités de licenciements.Par ailleurs, le statut s'applique uniquement si l'activité est exercée de manière occasionnelle. Au-delà d'un certain seuil de revenus (50% du plafond annuel de la Sécurité sociale, c'est-à-dire 17 310 euros brut en 2010) atteint 3 ans de suite, le VDI est tenu de s'inscrire au registre du commerce s'il est acheteur-revendeur ou courtier, et au registre spécial des agents commerciaux s'il est mandataire. Ces enregistrements supposent bien évidemment des obligations et donc des contraintes que le statut de VDI permet juridiquement d'éviter. Enfin, les fonctionnaires et certains indépendants ne peuvent avoir accès à ce type d'activité.

Pour le reste, tous les vendeurs à domicile ne font pas d'" éclats ". Ils sont nombreux à interrompre rapidement leur activité. Les VDI peinent souvent à élargir leur clientèle au-delà du cercle de la famille et amis. Enfin, être indépendant signifie également être capable de " gérer son affaire ", ce qui n'est pas toujours évident lorsque l'on débute une carrière commerciale. Et ce, malgré la formation des entreprises et les conseils de vendeurs plus expérimentés. Comme partout, l'expérience s'acquiert à l'usage.

Comment devenir VDI

Il s'agit de trouver une entreprise ayant recours à ce type de " commerciaux " et de postuler directement auprès d'elle. Bien souvent, il suffit de remplir un formulaire sur internet avant de convenir d'un entretien. Les formalités de démarrage sont restreintes. Il suffit de signer un contrat d'agrément pour officialiser la relation entre l'entreprise et le vendeur. Ensuite, selon l'entreprise, le vendeur acquiert un " kit de démarrage " comprenant catalogues et produits de démonstration ou s'engage à réaliser un chiffre d'affaires minimum, parfois aucun des deux n'est exigé. Avant de se lancer sur le terrain, l'entreprise propose des formations à la fois sur la vente et sur les produits afin de partir armé à l'assaut des ventes privées. Le vendeur néophyte bénéficie également d'un système de parrainage, ce qui lui permet de profiter de l'expérience de ses " collègues ". Enfin, le VDI vend soit à partir d'un catalogue et mutualise les commandes auprès de l'entreprise soit il s'équipe. Dans ce dernier cas, il achète lui-même les produits à un prix d'achat (un délai de paiement est souvent proposé) et les revend directement à ses clients à un prix de vente établi. La différence représente la marge bénéficiaire du VDI. Le VDI peut à l'opposé percevoir une commission, tout dépend du type de contrat signé avec l'entreprise. Sur le terrain, le porte à porte, la vente via les comités d'entreprise et le bouche-à-oreille permettent de se constituer rapidement un réseau de clients.

Inutile de préciser qu'il est préférable de choisir des produits avec lesquels on a un tant soit peu d'affinités. Enfin, comme n'importe quel commercial, le VDI doit avoir le sens du relationnel sans oublier un minimum d'organisation.