Comment financer son entreprise sur Internet ?

Publié le Vendredi 21 Janvier 2011
Comment financer son entreprise sur Internet ?
Comment financer son entreprise sur Internet ?
Dans cette photo : Jean-Jacques Goldman

En anglais, on appelle cela le crowdfunding. C’est le fait pour des entrepreneurs de faire appel à des internautes pour financer leur boîte. En France, les sites se multiplient comme des petits pains. En voici un tour d’horizon, avec les commentaires de Malik Goulamhoussen, entrepreneur et auteur d’un blog sur le crowdfunding.

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A l’étranger et notamment dans les pays anglo-saxons, le crowdfunding, ou financement par des internautes marche déjà très fort. En France, il fait des débuts timides. Malik Goulamhoussen, auteur d’un blog sur le crowdfunding commente pour nous les différents sites existants. Cet entrepreneur (il possède plusieurs sociétés spécialisées dans la restauration à Paris) travaille sur les marchés financiers à Londres. Pour lui, « il reste encore des obstacles légaux (limitation du nombre d'investisseurs au risque de tomber dans le cas de l'appel public à l'épargne, interdiction du prêt de particulier à particulier, etc.) mais ils sont pour la plupart contournables. »

Mymajorcompany

Mymajorcompany : indéniablement le plus connu en France. Le site est spécialisé dans la musique : il permet à des artistes de faire produire leur album, et à des particuliers de devenir producteurs. Ce label communautaire permet aux investisseurs de toucher entre 1 euro et 1 euro 50 par CD vendu.
Le commentaire de Malik Goulamhoussen : « leur modèle est solide et bénéficie surtout de la très forte notoriété qu'ils ont acquise grâce au nom de leur actionnaire (fils de Jean-Jacques Goldman) et du fait qu'ils sont pionniers sur ce marché. Ils ont de plus réussi à produire un très grand succès (Grégoire), ce qui renforce d'autant plus leur crédibilité. Je pense que ce doit être l'un des rares ( le seul ?) sites de crowdfunding rentables en France ».
Le site de My Major Company

Wiseed.fr

Wiseed.fr : pour 100 euros minimum d’investissement, ce site permet de devenir actionnaire de startups innovantes et en phase de démarrage, de percevoir des dividendes et d’avoir une chance de plus value en cas de revente à terme. Il permet aussi de réduire ses impôts pour ceux qui paient l’ISF. Quinze startups ont déjà été financées !
Le commentaire de Malik Goulamhoussen : «Wiseed procède à une pré sélection des startups à financer et ne permet pas à n’importe quel projet de figurer sur son site. Il ne s'agit pas pour moi d'une limitation néfaste, bien au contraire. Le volume de fonds levés à travers le crowdfunding en France étant plutôt faible, il est important de proposer un choix réduit mais de qualité aux investisseurs afin de centraliser les fonds et réussir à atteindre les seuils requis. »
Le site de Wiseed

Friendsclear.com

Friendsclear.com : ce récent site de finance participative permet aux internautes de faire des prêts personnels aux entrepreneurs et de récupérer des intérêts. Si l’entrepreneur ne rembourse pas il peut devenir interdit bancaire. Le fondateur espère 1000 prêts par mois dans 18 mois !
Le commentaire de Malik Goulamhoussen : « Le modèle de Friendsclear s’inspire de Zopa et Prosper aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. La législation en France très stricte quant aux prêts de fonds entre particuliers a poussé Friendsclear à contourner le problème en limitant son approche aux prêts aux porteurs de projets. Le poids des formalités est certes complexe mais hélas incompressible du fait du cadre légal français. En ce qui concerne le risque, je ne pense pas qu'il soit plus important qu'un investissement en capital sur Wiseed par exemple. En cas de défaillance, le prêteur peut éventuellement récupérer une partie de ses fonds tandis que l'actionnaire perd sont investissement. »
Le site de FriendsClear

Ulule.fr

Ulule.fr : les internautes peuvent participer au financement de projets. Ils ne paient que si le projet est entièrement financé et reçoivent une contrepartie pour leur investissement.
Le commentaire de Malik Goulamhoussen : « Ulule se positionne sur le créneau du crowdfunding ludique à la différence de Wiseed par exemple. La motivation de l'investisseur n'est donc pas la même : chez Ulule, l'idée est de financer toutes sortes de projets, sur une base affective et non financière. L'internaute n'est donc pas actionnaire du projet qu'il finance mais récupère des avantages en nature qui ont une certaine valeur pour lui car il est à la base séduit par le thème du projet. En effet tous les business ne sont pas concernés.  Seuls des petits projets, aussi bien en envergure qu'en besoins en capitaux, feront appel a Ulule ».
Le site de Ulule

Masuccesstory

Masuccesstory est une plateforme communautaire pour les entrepreneurs en recherche de financement ou de compétence. Le site devrait être en ligne en février prochain.
Le commentaire de Malik Goulamhoussen : « Je ne suis pas convaincu par le modèle de MaSucessStory, d'autant que le principe de l'abonnement est difficile à vendre aux entrepreneurs. Leur modèle est trop axe sur l'aspect réseau social / communication et néglige a priori toutes les problématiques financières et stratégiques post-investissement : qui siège au conseil d’administration, quelles possibilités de sorties, etc… »

Babyloan.org

Le site à part : Babyloan.org,  le microcrédit, entre business et philantropie. Les financeurs ne touchent pas un centime d’intérêts, et ne récoltent que la fierté d’avoir pu aider à créer de la richesse. Pour l’instant la très grosse majorité des projets à financer sont situés à l’étranger, mais Babyloan en partenariat avec l’Adie, vient de s’ouvrir aux entrepreneurs français… A suivre.
Le site de Babyloan

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