Guide métiers : comment travailler dans une salle de ventes aux enchères d’œuvres d’art ?

Publié le Mardi 21 Décembre 2010
Guide métiers : comment travailler dans une salle de ventes aux enchères d’œuvres d’art ?
Guide métiers : comment travailler dans une salle de ventes aux enchères d’œuvres d’art ?
Dans cette photo : Yves Saint Laurent

A 28 ans, Virginie Barocas Hagelauer a réussi à allier sa formation juridique et sa passion pour l’art. Elle est Business Manager chez Christie’s, la prestigieuse maison de ventes aux enchères d’œuvres d'art. Elle nous fait découvrir son métier et son quotidien rythmé par des ventes d’exception.

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Son métier

« Je suis Business Manager Adjoint chez Christie’s,  en français mon poste correspond à celui de Directeur commercial adjoint. Chez Christie’s, il y a 18 départements de spécialistes : art contemporain, art impressionniste, art décoratif etc. Dans mon service nous sommes trois, au dessus de moi le Business Director chapeaute tous les départements. Avec un autre Business Manager, nous gérons chacun neuf départements d’un point de vue budgétaire et ressources humaines. Nous sommes très proches de la direction financière ; nous préparons les budgets et évaluons les coûts. En fait nous sommes impliqués dès qu’il y a une décision à prendre dans un département que l’on gère. Dès lors qu’il y a un litige ou une décision budgétaire à prendre, cela passe par nous. Dans mon métier, il y a aussi une dimension juridique : je m’occupe de résoudre tous les contentieux qui peuvent exister avec les clients acheteurs ou vendeurs, ou en interne. Ma mission consiste aussi en du reporting au siège de Christie’s (la société est basée à Londres). Je dois les tenir au courant pratiquement tous les jours du succès des ventes, des prochaines, et les budgets sont aussi beaucoup discutés avec eux. »

Sur tous les fronts

« Ce qui est passionnant dans mon activité c’est que j’interviens vraiment à tous les niveaux, du coup cela me permet d’avoir une connaissance globale et très profonde de la totalité de la société. Ce qui me plaît aussi, c’est la diversité de mes missions, dans mon métier la journée type n’existe pas. Je peux autant être sollicitée en cas de litige avec un client, que s’il y a un problème juridique, pour une réunion express afin d’évaluer comment va se passer la vente du soir... Je passe du coq à l’âne en 30 secondes, c’est génial ! En même temps cela demande de ne jamais relâcher l’attention. Mais le but ultime reste qu’il y ait le moins de problèmes sur une vente et que lorsqu’il y en a un, qu'il soit résolu au mieux et le plus vite. »

Une ambiance électrique

« Les ventes fonctionnent par saison, de janvier à début juillet, et elles reprennent ensuite de fin septembre jusqu’à décembre. Durant chaque saison, un certain nombre de ventes sont prévues, au moins une par département : une vente impressionniste, une vente d’art contemporain comme aujourd’hui. Il y a des périodes plus intenses que d’autres. Ce mois de décembre, il y a eu des ventes toutes les semaines.
J’assiste à toutes les ventes, vu que l’essence même de mon poste est de vérifier que tout se passe bien, si les clients dans la salle ont répondu présents, si le déroulement a été satisfaisant. L’ambiance est complètement électrique, c’est ce que je préfère, en plus de voir dans chaque vente des objets inédits qui appartiennent à des collections privées, qui n’ont jamais été montrés. Participer à l’organisation de la vente Yves Saint Laurent au Grand Palais était incroyable, vivre cette aventure de l’intérieur était fantastique. Voila, ce qui me motive à me lever tous les matins !

Son parcours

« J’ai toujours aimé tout ce qui était artistique, j’allais flâner dans les musées, admirer les œuvres d’art. Mon parcours est assez classique, j’ai une maîtrise de droit public que j’ai complétée avec un DESS droit du patrimoine culturel et du marché de l’art. A l’époque, ce troisième cycle était quasiment le seul en France. En parallèle, je me suis aussi inscrite à l’Ecole du Louvre pour suivre des cours du soir. Je savais que je voulais réussir à allier à la fois le juridique et quelque chose d’artistique. Ça n’a pas été évident tout de suite dans mon esprit, j’ai décroché un stage chez Christie’s qui s’est extrêmement bien passé. Par la suite, ils m’ont proposé un poste dans le département Mobilier Objet d’art  en tant qu’administrateur dans un premier temps, puis après j’ai évolué au poste de Business Manager Adjoint. Il ne faut pas croire qu’il est difficile d’accéder à ce milieu, moi au départ je ne connaissais personne, j’ai envoyé mon CV pour un stage. Après si ça se passe bien, il y a de vraies possibilités d’être recruté pour un emploi. Ce sont des sociétés qui embauchent, et notamment des jeunes, et qui sont fidèles. Surtout, ce n’est pas nécessaire d’avoir une connaissance pointue du marché de l’art. L’expert doit avoir fait des études en histoire de l’art, mais c’est un autre métier.

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