Grasse, le paradis des parfumeurs

Publié le Lundi 03 Octobre 2011
Grasse, le paradis des parfumeurs
Grasse, le paradis des parfumeurs
Grasse est connu pour ses fleurs en particulier pour les roses et le jasmin. Les grandes maisons de parfum y prélèvent les matières premières constitutives de leurs fragrances et les cultivateurs doivent faire preuve de savoir faire pour une qualité irréprochable.
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En ce moment, les cultivateurs de jasmin sont occupés à la récolte, qui a lieu entre août et octobre. Pour abattre le travail dans les meilleures conditions, une soixantaine d’ouvriers saisonniers sont nécessaires. Le spectacle est champêtre : dans les champs, des femmes vêtues de tissus colorés et protégées du soleil grâce à des chapeaux à large bord s’activent autour des buissons. Joseph Mul, cultivateur de fleurs des environs de Grasse, a réussi à faire perdurer l’entreprise familiale en vendant ses jasmins à la maison Chanel qui souhaite conserver du jasmin du pays pour la formule de Chanel n°5.

Un miracle en regard de l’approvisionnement international dont font preuve les grandes maisons. Ce cultivateur de 72 ans exerce le même métier que son arrière grand-père, le fondateur de l’exploitation en 1840. Il déplore que "Les fleurs ont pratiquement disparu dans le pays grassois ". Le savoir faire est donc largement centenaire, et implique un processus de transformation lent et complexe. En amont, Les délicates fleurs de jasmin sont pincées une à une, montre Joseph. Il en faut 8.000 pour un kilo. Les paniers se remplissent lentement, de 7h00 à 13h00, pour peser deux kilos, voire plus de trois chez les meilleures cueilleuses. Après la récolte, les fleurs sont transformées sur place en "concrète" (le 1er extrait) puis plus tard en "absolue". C’est la substance finale qui constitue le concentré compris dans le parfum).

Pour se faire une idée de du caractère précieux de cette matière première, il suffit de constater qu’il faut pas moins de quelque 660 kilos pour un litre "d'absolue de jasmin ». Une autre maison de parfum continue d’avoir recours aux cultivateurs de Grasse pour ses fragrances. Il s’agit de Guerlain, dont le nez, Thierry Wasser, accorde une importance fondamentale à la qualité de l’absolue de la rose de mai, aussi appelée rose centifolia ou de Provence. La centifolia de Grasse est particulièrement réputée pour son essence obtenue grâce à son extraction aux solvants volatils. La cueillette de la rose de mai est une phase clé du processus de production. Elle se fait à l’aube, le plus vite possible, afin de cueillir la rose au moment où elle est la plus riche en produits volatils. Les récoltes sont effectuées chaque année par les mêmes personnes : c’est un gage de qualité. L’exigence et l’attention attachées à la production et à la transformation de la rose de mai se comprend facilement quand on sait que cinq tonnes de fleurs sont nécessaires pour obtenir un seul kilo d’essence.

Une matière première appelée « « la reine de la matière luxe rare » par Thierry Wasser, et que l’on serait bien tenté d’appeler de l’or rose. Sa valeur est d’autant plus importante que la base naturelle de la rose de mai n’est pas reproductible en laboratoire grâce au procédé de synthèse. En effet, l’huile de la rose centifolia est constituée de plus de trois cent constituants moléculaires, certains n’étant pas identifiables. On retrouve de l’absolue de cette rose unique dans des parfums comme Mitsouko ou Shalimar de Guerlain.

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