Effet nocebo : quand les médias créent nos maladies

Publié le Lundi 13 Mai 2013
Effet nocebo : quand les médias créent nos maladies
Effet nocebo : quand les médias créent nos maladies
Les médias peuvent nous rendre malades, selon une étude menée par des chercheurs allemands auprès de 147 volontaires. En effet, la santé de plus de la moitié d'entre eux a été influencée par des informations transmises par les journaux ou la télévision. On appelle ça l'effet nocebo.
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Les médias influencent notre santé jusqu’à nous rendre malades, si l'on en croit les résultats de l’étude menée par des chercheurs de l’Université Gütenberg, à Mayence en Allemagne. Rien qu’en lisant un journal ou en regardant la télévision, les personnes les plus influençables pourraient développer de réels symptômes sans raison apparente, mais simplement parce que les médias en ont parlé. On appelle ce phénomène l'effet nocebo.

Michael Witthöft, psychothérapeute et directeur de la recherche, explique : « La simple anticipation de dommages sur la santé pourrait déclencher des douleurs et des désordres de santé. »

Les chercheurs ont donc étudié 147 volontaires. Une partie a regardé un documentaire diffusé sur la chaîne BBC, traitant des risques potentiels des téléphones portables et des signaux wi-fi pour la santé. L’autre groupe a visionné un reportage sur la sécurité des données sur Internet et les téléphones portables. Ensuite, les participants ont tous été exposés à des signaux wi-fi, sans savoir qu'ils étaient faux.

S'ils n'ont été exposés à aucune onde, la majorité d'entre eux (54%) a développé les symptômes décrits par les médias : anxiété, perte de concentration, picotements au niveau des bras, des doigts, des jambes et des pieds. Deux participants ont quant à eux souhaité abandonner l'étude en cours, car ils considéraient que leurs symptômes étaient trop sérieux pour continuer à s'exposer aux ondes.

Pour Michael Witthöft, cette étude montre que les informations diffusées par les médias concernant de potentiels risques sanitaires, peuvent avoir de réels impacts sur la santé d'une tranche de la population, puisqu'il suffit à certaines personnes de penser qu'elles sont sujettes à de graves symptômes pour les développer.

« La science et les médias doivent travailler de concert et s'assurer que les rapports annonçant de possibles risques émanant des nouvelles technologies sont aussi précis que possible et sont présentés au public via les meilleures données scientifiques », conclut Michael Witthöft.

Elodie Cohen Solal


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