Les médicaments génériques sont-ils aussi fiables que les originaux ?

Publié le Mardi 11 Juin 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Les médicaments génériques sont-ils aussi fiables que les originaux ?
Les médicaments génériques sont-ils aussi fiables que les originaux ?
Les graves erreurs de conditionnement d'un diurétique du laboratoire Teva, suspectées d'être à l'origine de trois décès, relancent le débat : les médicaments génériques sont-ils aussi efficaces que les médicaments princeps ? Et surtout, peuvent-ils s'avérer dangereux pour notre santé ?
À lire aussi

Trois décès et un patient hospitalisé dans un état grave : voilà les lourdes conséquences qu'aurait engendrées une erreur de conditionnement d'un diurétique fabriqué par le laboratoire israélien Teva, spécialisé dans la commercialisation de médicaments génériques. À l'origine de ce nouveau scandale pharmaceutique, la présence de somnifères, le Zoplicone, dans des boîtes de Furosémide de 40mg, un médicament généralement prescrit dans des cas d'hypertension artérielle et d'œdème cardiaque, rénal ou hépatique. Depuis, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a demandé le rappel de la totalité des boîtes de Furosémide, le générique incriminé, « par mesure de précaution », rapporte Le Figaro.
Toutefois, cette nouvelle affaire mettant en cause le laboratoire Teva jette un peu plus le trouble sur l'efficacité, et surtout sur la dangerosité supposée par certains des médicaments génériques.

« Les génériques sont moins fiables que les originaux »

Interviewé ce mardi 11 juin dans Le Parisien, le docteur Sauveur Boukris, auteur de Médicaments génériques, la grande arnaque (éditions du Moment), ne se montre pas rassurant. Il estime en effet que le scandale éclaboussant le laboratoire Teva est un nouveau « coup dur pour les médicaments génériques, de façon incontestable ». Pour le médecin, il ne fait aucun doute que « les génériques sont moins fiables que les originaux, contrairement au discours officiel qui nous dit que c'est bonnet blanc et blanc bonnet. »
Il remet notamment en cause les normes de sécurité, bien moins exigeantes pour les médicaments génériques que pour les médicaments princeps. La faute aux « très nombreux sous-traitants dans différents pays, en Chine ou en Inde » auxquels font appel les laboratoires de médicaments génériques, où la traçabilité et les contrôles par les autorités sont rares.
Le Dr Boukris conclue que cette nouvelle affaire, « la première de ce type d'importance sur le sol national » ne peut qu'ébranler un peu plus la confiance qu'ont les Français envers les médicaments génériques, mais aussi envers l'industrie pharmaceutique dans son ensemble, d'autant que « la plupart des grands labos ont leur filiale générique : Biogaran pour Servier, Sandoz pour Novartis. »

VOIR AUSSI
Un diurétique mal conditionné responsable de la mort d'un homme ?

Médicaments génériques : pourquoi les Français ont tort d'être sceptiques

Les génériques ont enfin conquis les Français