Diane 35 : des ex-utilisatrices veulent le retour de la pilule anti-acné

Publié le Jeudi 20 Juin 2013
Diane 35 : des ex-utilisatrices veulent le retour de la pilule anti-acné
Diane 35 : des ex-utilisatrices veulent le retour de la pilule anti-acné
Près d'un mois après le retrait du marché de Diane 35, les jeunes filles auxquelles ce médicament avait été prescrit pour traiter une acné plus ou moins sévère ne décolèrent pas. En cause, l'absence, selon elles, de traitement alternatif aussi efficace.
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Si la plupart des femmes semblent s’être fait une raison du déremboursement des pilules de 3e et 4e génération, les anciennes utilisatrices du traitement anti-acné Diane 35, elles, ne se remettent pas de son interdiction en France. Créatrice du blog « Une fille à Lyon », Clémentine dénonce d’ailleurs dans l’un de ses derniers posts ce retrait qu’elle juge injustifié, affirmant vouloir continuer à « manger » sa pilule « au petit-déjeuner ». Trois semaines après sa disparition des étalages des pharmacies, elle ne décolère pas. « Je prends une pilule considérée comme étant encore plus dangereuse que Diane 35 : Jasmine qui, elle, est bizarrement, encore en vente libre », explique-t-elle à Rue89. Et d’ajouter : « Le truc le plus dingue, c’est de supprimer un médicament sans proposer une alternative, tout en sachant qu’une grande partie des femmes sous pilule va être touchée et va en chier pendant des mois avant de retrouver une stabilité psychologique ». De nombreuses jeunes femmes sont dans le même cas, se sentant impuissante face au retour de leur acné. « Mon médecin m’a prescrit Daily Gé. Je la prends depuis une semaine et qui c’est qui est revenu ? Mes chers boutons et la peau grasse forcément ! Là, je suis juste en train de déprimer à l’idée de revivre cet enfer », commente ainsi une internaute anonyme.

Des incompréhensions auxquelles l’agence nationale du médicament a tenté de répondre en publiant un rapport complet sur Diane 35. Selon celui-ci, le risque de thrombose veineuse pour une femme traitée sous Diane 35 serait de trois à quatre cas pour 10 000 contre 0,5 à 1 cas pour 10 000 femmes non utilisatrices de pilules. Pourtant, les avis divergent encore concernant la décision du ministère de la Santé. Pour preuve, fin mai, l’Agence européenne du médicament décidait de ne pas suspendre la commercialisation de ce traitement au niveau européen, se contentant de le soumettre à une surveillance accrue. Président du Collège national des gynécologues-obstétriciens français, Bernard Hédon, quant à lui, est d’avis de réintroduire le traitement en France. « L’Europe est une grande fille, son avis est justifié, alors reprenons Diane 35 ! Je trouve l’interdiction inadaptée, injustifiée, et le collège ne l’approuve pas. Elle a été prise dans l’urgence », analyse-t-il dans les colonnes de Rue89, avant de reconnaître qu’il existe « une petite frange de patientes pour qui [Diane 35] était totalement adapté, et à qui ça manquera de manière dramatique ».